La CFE si vous avez un local professionnel
Vous disposez d’un local dédié à votre activité de micro-entrepreneur ? Dans votre cas, deux critères sont pris en compte pour calculer le montant de votre Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) :
- Le taux d’imposition : il est fixé par la commune ou l’EPCI (Établissement public de coopération intercommunal) où se situe votre auto-entreprise. Ce taux fait l’objet d’un vote chaque année. Il se situe généralement autour de 37,72 %.
- La base d’imposition suivant la valeur locative des biens utilisés par votre micro-entreprise au cours de l'année N-2 (par exemple, pour la cotisation due en 2025, sont pris en compte les locaux utilisés en 2023). Cette base varie selon le nombre de m2 utilisés ou encore le chiffre d’affaires de votre micro-entreprise en N-2.
On peut donc résumer ce calcul comme suit :
Montant de la CFE = Taux d’imposition x base d’imposition sur la valeur locative des biens
- Les choses sont ici relativement simples puisqu’il vous suffit donc de déclarer la superficie de votre local à votre Service des Impôts des Entreprises (SIE) lors de votre déclaration initiale de CFE (ne vous inquiétez pas, on vous en reparle juste après !). Ce document vous est normalement transmis l’année où vous devenez auto-entrepreneur.
Rappelez-vous que le taux de CFE varie selon la commune de domiciliation de votre entreprise ! La logique est simple : plus il y a d’entreprises installées dans votre commune, plus le taux de la taxe diminue.
Par exemple, domicilier votre auto-entreprise à Paris permet de réduire le montant de votre CFE. Son taux est en effet de 16,52 %, contre 36,58 % à Toulouse ou 31,02 % à Marseille. Ainsi, votre CFE à Paris reviendrait à 76 euros (contre une moyenne nationale d’environ 350 euros) si vous déclarez moins de 100 000 euros de chiffre d’affaires annuels et exercez votre activité à domicile.
La CFE si vous travaillez à domicile
Vous êtes micro-entrepreneur et travaillez depuis chez vous sur un « coin de table » ou intervenez uniquement au domicile de vos clients ?
Dans votre cas, les impôts ne peuvent donc pas déterminer la valeur locative du bien utilisé dans le calcul de votre CFE. Ils utiliseront à la place ce qu’on appelle une base minimale, en plus du taux d’imposition. Ces deux critères varient selon la commune où l’auto-entrepreneur est domicilié.
Pour vous, le calcul sera donc le suivant :
Montant de la CFE = taux d’imposition x base minimale
Cette base minimale est calculée en fonction du chiffre d’affaires en N-2, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
Information importante
Depuis un local professionnel ou depuis votre domicile, vous pouvez être exonéré de CFE ! La condition ? Votre chiffre d’affaires annuel doit être inférieur à 5 000 euros.
Base minimale d’imposition (chiffres 2025)
Chiffre d'affaires en N-2 | Base minimum d’imposition (2025) | Base minimum d'imposition (2024) |
Inférieur ou égal à 10 000 € | Entre 243 € et 579 € | Entre 237 € et 565 € |
Entre 10 001 € et 32 600 € | Entre 243 € et 1 158 € | Entre 237 € et 1 130 € |
Entre 32 601 € et 100 000 € | Entre 243 € et 2 433 € | Entre 237 € et 2 374 € |
Entre 100 001 € et 250 000 € | Entre 243 € et 4 056 € | Entre 237 € et 3 957 € |
Entre 250 001 € et 500 000 € | Entre 243 € et 5 793 € | Entre 237 € et 5 652 € |
À partir de 500 001 € | Entre 243 € et 7 533 € | Entre 237 € et 7 349 € |
Le lieu de domiciliation ne correspond pas automatiquement au logement principal du micro-entrepreneur. Il s’agit du lieu d'habitation ou d’un autre lieu en application d'un contrat de domiciliation commerciale.
Même si vous travaillez depuis votre salon ou exclusivement chez vos clients, le Service des Impôts des Entreprises (SIE) vous demandera de préciser la surface occupée chez vous pour les besoins de votre activité. Dans ce cas, indiquez la surface minimale, c’est-à-dire 1 m2.
Année de création et début d'activité
Pour la CFE, les impôts font la différence entre année de création et début d’activité.
Ainsi :
- Vous ne paierez pas cette taxe l’année durant laquelle vous avez créé votre auto-entreprise.
- L’année suivante (considérée comme 1ère année d’activité si vous générez du chiffre d’affaires), vous bénéficierez d’une réduction de 50 % de votre base d’imposition (ou minimale). Exceptionnellement, ce seront vos données N-1 et non N-2 qui seront prises en compte.
- Vous paierez donc votre CFE à taux plein (sauf exonération) seulement à compter de votre 2e année d’activité (au sens des impôts)
Pour bénéficier de cette exonération de début d’activité, il est nécessaire de remplir une déclaration initiale avant le 31 décembre de l’année de création de la micro-entreprise. Nous vous expliquons comment remplir ce formulaire dans la suite de l’article !
Cas particuliers
Cette base d’imposition ou minimale pourra être réduite de :
- 50 % pour toutes les nouvelles entreprises l'année qui suit celle de leur création (comme mentionné plus haut)
- 75 % pour les artisans qui emploient un salarié
- 50 % pour les artisans qui emploient 2 salariés
- 25 % pour les artisans qui emploient 3 salariés
- pour certaines activités saisonnières, en proportion du temps d’inactivité
Les micro-entreprises implantées en Corse bénéficient également de mesures particulières puisqu’elles peuvent profiter, pour leur imposition à la CFE, d’un abattement de 25 % sur la part perçue au profit des communes ou des EPCI.
Vous avez créé votre activité de micro-entrepreneur en 2025 ?
Vous ne paierez pas de CFE cette année, au titre de l’exonération de début d’activité.
En 2026, les impôts ne pourront pas se baser sur votre CA en N-2 pour calculer votre impôt puisque vous n’aviez pas encore ouvert votre activité en 2024. Ils prendront donc en compte votre CA en N-1 (c’est-à-dire en 2025) et votre base d’imposition (ou minimale) pour la cotisation foncière des entreprises sera réduite de 50 %.
En 2027, les impôts se baseront de nouveau sur votre CA de 2025 (N-2) mais cette fois-ci, vous ne bénéficierez plus de la réduction de votre base d’imposition.
Ceci explique que bon nombre de micro-entrepreneurs s’aperçoivent que leur taxe CFE a doublé entre leur 1er et leur 2e avis de CFE.
Pour en savoir plus : l'imposition auto-entrepreneur