Statut auto-entrepreneur de la création à la réussite : un guide pratique pour lancer votre activité !

10 min
Mis à jour le 15/12/2025

Vous avez un projet et l’entrepreneuriat semble être la solution pour le concrétiser ? Vous êtes au bon endroit ! Dans cet article, nous vous aidons étape par étape à créer puis à gérer votre auto-entreprise. Vous trouverez toutes les informations pour bien comprendre le statut, les démarches pour devenir micro-entrepreneur, les clés pour gérer une activité au quotidien et un mémo sur la protection sociale des indépendants. Besoin de modifier ou de fermer votre auto-entreprise ? Nous avons pensé à vous ! Retrouvez le pas à pas pour réaliser efficacement ces démarches !

Avant de se lancer, poser les bases du projet : comprendre le statut et vérifier son éligibilité

Facile de création et de gestion, le statut d’auto-entrepreneur permet de concrétiser un projet sans s’encombrer de nombreuses formalités.

Regardons ensemble comment devenir micro-entrepreneur et comment accéder à ce régime simplifié.

Comment devenir Auto-Entrepreneur simplement en 2025 ?

Bon à savoir

Les termes micro-entrepreneur et auto-entrepreneur désignent le même statut. La micro-entreprise est aujourd’hui le terme officiellement utilisé, venu remplacer l’auto-entreprise. Mais ce dernier est encore majoritairement utilisé !

Définition du statut micro-entrepreneur

Le statut d'auto-entrepreneur est un régime simplifié qui appartient à la catégorie des entreprises individuelles :

  • Une Entreprise Individuelle (EI) est une forme juridique d’entreprise permettant d’exercer en son nom propre. Un entrepreneur individuel dépend du régime classique.

  • La micro-entreprise est également une entreprise individuelle, pouvant être considérée comme une sous-catégorie. Un auto-entrepreneur bénéficie d'un régime fiscal et social simplifié.

Le régime micro-social simplifié des auto-entrepreneurs

Qui peut devenir auto-entrepreneur ?

Toute personne physique majeure peut devenir auto-entrepreneur, à condition que l'activité choisie ne soit pas interdite.

Un mineur émancipé est également en droit d’ouvrir une activité indépendante. Enfin, pour les ressortissants hors Europe, un titre de séjour en cours de validité est obligatoire.

Avoir une adresse postale en France est également obligatoire et vous devrez domicilier votre activité sur le territoire français.

Enfin, vous ne pouvez pas exercer si vous avez été condamné et êtes aujourd’hui dans l’interdiction de gérer ou exercer une certaine activité.

Information importante

Vous ne pouvez pas ouvrir une auto-entreprise si vous êtes déjà affilié comme Travailleur Non Salarié. En revanche, vous pouvez cumuler des activités au sein de la même micro-entreprise.

En résumé, quelles sont les conditions d’accès au régime de l’auto-entreprise ? Vous devez être une personne majeure ou mineure émancipée, résider en France et avoir le droit d’exercer.

Activités autorisées et non autorisées

En auto-entreprise, vous pouvez exercer parmi 3 catégories d’activité : les activités commerciales, les activités artisanales et les activités libérales.

La vente de marchandises (BIC)

Elles consistent à acheter pour revendre ou à vendre les produits que vous fabriquez. Dans ce deuxième cas, seule la partie vente est comptée dans cette catégorie. Autrement dit, l’objectif principal est la vente de biens ou de marchandises, ou l’intermédiation commerciale.

Voici quelques exemples de métiers de cette catégorie : l’ensemble des métiers d’achat / revente, la vente de vêtements, de bijoux, ou encore de denrées alimentaires, à consommer sur place ou à emporter.

Les prestations de services commerciales et artisanales (BIC)

Ce sont les activités de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services manuels. Elles impliquent un savoir-faire technique et peuvent, à ce titre, être règlementées.

Voici quelques exemples de métiers de cette catégorie : Coiffeur, mécanicien, électricien, photographe ou encore les métiers du BTP.

Il existe quelques exceptions de métiers non règlementés : concierge, secrétaire, apporteur d’affaires…

Les activités libérales (BNC)

Selon le site de l'Urssaf, elles désignent les métiers où « l'activité intellectuelle » tient un rôle principal. Concrètement, une profession libérale s'oppose aux métiers de création manuelle.

Voici quelques exemples de métiers de cette catégorie : Consultant, coach, métiers de la tech ou de la communication, professeur indépendant…

Le saviez-vous

Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les bénéfices non commerciaux (BNC) désignent deux catégories d’imposition distinctes. Selon la nature de votre activité, vos revenus seront ainsi imposés dans la catégorie des BIC ou des BNC.

Les activités réglementées en auto-entreprise

Certaines activités sont dites réglementées, car elles sont soumises à une législation particulière ou nécessitent l’obtention d’un diplôme ou d’une certification.

Les métiers du bâtiment sont notamment concernés mais également : la fabrication de produits consommables frais, la réparation de voiture ou d’engins, l’esthétique, la réparation à domicile…

Les activités interdites en auto-entreprise

Certaines activités sont interdites en auto-entreprise pour des raisons liées à la réglementation, la fiscalité, ou le type de rémunération :

  • Activités agricoles relevant de la MSA

  • Activités soumises à la TVA immobilière (marchand de biens, agent immobilier)

  • Location d'immeubles non meublés ou professionnels

  • Professions artistiques rémunérées par des droits d’auteur

  • Commerce de véhicules neufs dans l'UE

  • Officiers publics et ministériels (notaires, huissiers, etc.)

  • Professions libérales relevant de caisses autres que la Cipav ou la CARSAT

  • Professionnels de santé (professions médicales et métiers de la pharmacie)

  • Agents généraux et d’assurances (mais l'activité d'agent commercial est autorisée)

  • Certaines activités financières (marchés à terme, options)

  • Activités littéraires ou scientifiques rémunérées en droits d’auteur

  • Le secteur du journalisme

Avantages et inconvénients

Quels sont les avantages d’ouvrir une auto-entreprise ?

→ Un statut ouvert à tous

Nous venons de le voir, un des grands avantages de l’auto-entreprise est d’être ouvert à la majorité des personnes.

Le saviez-vous

Il est possible d’ouvrir une auto-entreprise en tant qu’activité principale comme à titre secondaire. Vous pouvez, par exemple, cumuler une activité salariée avec le régime de la micro-entreprise.

Des démarches simplifiées

Pour devenir auto-entrepreneur vous devez remplir un formulaire en ligne en veillant à y joindre toutes les pièces justificatives demandées. Vous êtes considéré comme étant sous le statut de micro-entrepreneur dès lors que vous accusez la réception de votre SIRET.

Contrairement aux formalités liées à la création d’une société (SARL, SAS, etc.), un auto-entrepreneur n’a pas besoin de :

  • Déposer un capital social

  • Rédiger des statuts constitutifs

  • Publier une annonce légale

    → La déclaration de CA et le paiement des cotisations sociales sont aussi simplifiés

Le régime micro-social vous permet de déclarer facilement le chiffre d’affaires que vous avez effectué durant le mois ou le trimestre. Il vous suffit de vous rendre sur le site de l’Urssaf auto-entrepreneur (en charge de la collecte des cotisations sociales des micro-entrepreneurs) et de vous identifier pour accéder à votre déclaration.

Après avoir déclaré votre chiffre d’affaires, vous réglez vos cotisations sociales, calculées automatiquement selon le montant de votre CA, toujours sur votre espace en ligne Urssaf.

Si votre chiffre d’affaires est nul, vous ne payez pas de cotisations !

Bon à savoir

Pourquoi parle-t-on de déclaration mensuelle ou trimestrielle ? Lorsque vous devenez auto-entrepreneur, vous avez la possibilité de choisir entre ces deux périodicités pour vos déclarations, en fonction de ce qui vous arrange le mieux !

Vous souhaitez en changer ? Ce sera toujours possible même après être devenu auto-entrepreneur !

→ Un statut facile de gestion

En tant qu’auto-entrepreneur vous êtes soumis aux régimes micro-social et micro-fiscal.

Le régime micro-fiscal : en auto-entreprise, vous ne déduisez pas vos charges. Un abattement forfaitaire est directement appliqué sur votre chiffre d’affaires déclaré. Celui-ci varie selon les catégories d’activité. Si toutefois cette option n’est pas intéressante pour vous, notamment si vous avez de nombreux frais liés à votre profession, vous pouvez toujours choisir l’option du versement libératoire. Ainsi, vous payez chaque mois (ou trimestre) un certain pourcentage de votre chiffre d’affaires.

Un atout de la micro-entreprise réside dans les possibilités qu’elle offre à ceux qui se lancent !

Le régime micro-social : les cotisations que vous réglez après avoir déclaré votre CA, vous garantissent une sécurité ! En effet, vous bénéficiez d’une couverture sociale, étant rattaché à la sécurité sociale des indépendants (SSI).

Pour en apprendre davantage sur le régime spécifique de l’auto-entreprise, rendez-vous au chapitre suivant, rubrique “choisir son régime fiscal” !

→ Une sécurité liée au patrimoine personnel

Depuis 2022, les patrimoines professionnel et personnel d’un auto-entrepreneur sont séparés. Ce qui signifie que ce dernier ne peut être saisi par les créanciers professionnels (fournisseurs, bailleurs, banques pour l'activité professionnelle).

Attention toutefois, en cas de manquement grave ou de fraude, l’administration fiscale peut réclamer le paiement de certaines taxes ou certains impôts sur le patrimoine personnel d’un auto-entrepreneur.

Le statut vous garantit donc une sécurité supplémentaire !

Y a-t-il des inconvénients à exercer en auto-entreprise ?

→ Le plafond de chiffre d’affaires à respecter

Pour garder le statut de micro-entrepreneur, vous devez respecter des plafonds de chiffre d’affaires annuel :

  • 188 700 € pour la vente de biens ou hébergement,

  • 77 700 € pour les prestations de services commerciales et artisanales et activités libérales.

Ces plafonds peuvent être vite atteints, surtout pour les métiers qui nécessitent beaucoup d’achats (ex. : peintre en bâtiment).

En cas de dépassement, on bascule vers un régime fiscal plus complexe (régime réel ou déclaration contrôlée).

→ Pas de déduction de charges

Les cotisations sociales sont calculées sur le montant total encaissé, sans déduction des dépenses professionnelles. Un auto-entrepreneur profite d’un abattement forfaitaire prévu pour couvrir ses dépenses.

Exemple :

Si un peintre facture 500 € (dont 200 € de matériel), il paie ses cotisations sur 500 €, pas sur 300 €.

Seuls certains frais de débours (dépenses avancées pour le client) peuvent être déduits dans des cas particuliers.

Le micro-entrepreneur bénéficie de la franchise en base de TVA, donc :

  • Il ne facture pas la TVA à ses clients.

  • Mais il ne peut pas la récupérer sur ses achats (matériel, essence, prestataires, etc.).

Si l’activité nécessite beaucoup d’investissements, cela réduit la rentabilité.

Dans ce cas, un autre statut d’entreprise (avec déduction des charges professionnelles) peut être plus avantageux.

→ Une protection sociale liée au statut d’indépendant

Les auto-entrepreneurs dépendent du régime micro-social (travailleurs non-salariés) et profitent d’une protection sociale réduite :

  • Indemnités maladie : versées seulement si un revenu minimum annuel est atteint.

  • Retraite : trimestres validés uniquement au-dessus d’un certain chiffre d’affaires.

  • Chômage : pas de cotisation, donc pas d’indemnisation (sauf cas très rares avec l’allocation des travailleurs indépendants).

Plafonds de chiffre d’affaires

Pour être auto-entrepreneur, vous devez respecter des plafonds annuels de chiffre d’affaires. Ce montant maximum fixé dépend de la catégorie d’activité exercée :

Activité

Plafond annuel de chiffre d’affaires en 2025

Activités de vente de marchandises

188 700 €

Prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC)

de fourniture de logement (hors location meublée autre que meublé de tourisme ou chambre d’hôte)

77 700 €

Locations de meublé de tourisme non classé

15 000 €

Bon à savoir

Depuis 2025, les prestations de location de meublés de tourisme (LMNP) connaissent de nouveaux plafonds de chiffre d'affaires annuels, les voici :

  • Les locations de meublés de tourisme classés sont désormais tenues de respecter un chiffre d’affaires annuel de maximum 77 700 €.

  • Les locations de meublés de tourisme non classés ne peuvent dépasser 15 000 € de chiffre d'affaires annuel.

Que se passe-t-il en cas de dépassement des plafonds ?

Si, durant deux années consécutives, vous dépassez le seuil fixé selon votre activité, alors vous sortez automatiquement du régime de la micro-entreprise.

Cumuls possibles

Nous vous le disions plutôt, devenir indépendant en tant qu’auto-entrepreneur est possible, que vous en fassiez votre activité principale ou secondaire.

Il est possible pour l'auto-entrepreneur de cumuler plusieurs statuts en parallèle, tant que l'activité exercée n'est pas interdite. Vous pouvez donc ouvrir une micro-entreprise et conserver votre activité salariée, de dirigeant assimilé salarié, étudiante, votre pension de retraite (sous conditions), vos droits au chômage, etc.

Étudier son offre et possibilité, business plan. etc

Même pour un statut simplifié comme celui de l’auto-entrepreneur, rédiger un business plan présente plusieurs intérêts :

  • Structurer clairement votre projet, réfléchir à votre stratégie.

  • Vérifier la faisabilité de votre activité (marché, concurrence, rentabilité).

  • Si vous cherchez un financement, un local ou des partenaires, le business plan montre que vous êtes sérieux et professionnel.

  • C’est un outil de pilotage : il vous aide à suivre et ajuster vos objectifs dans le temps.

Business plan auto-entrepreneur : comment faire ?

Pour créer votre offre en tant que micro-entrepreneur, vous devez tenir compte de trois grands volets :

Votre positionnement (qui vous êtes, ce que vous vendez, à qui)

  • Définir quelle valeur vous proposez, quelle qualité, quels services associés, quel niveau d’expertise.

  • Selon votre cible et votre positionnement (entrée de gamme / haut de gamme) le client sera prêt à payer plus ou moins.

Ce que fait la concurrence (leurs tarifs, services associés)

Vos propres coûts + le revenu que vous visez (charges + rémunération + « jours sans mission »)

  • Vous devez recenser toutes vos charges : directes (matières premières, etc.), indirectes (loyer, Internet, énergie…), cotisations, assurances, banque, etc.

  • Votre chiffre d’affaires doit au minimum couvrir ces charges.

  • Rappel : en micro-entreprise vous ne pouvez pas déduire toutes vos charges comme dans un régime réel.

  • Fixez-vous un montant de rémunération personnelle que vous souhaitez vous verser (loyer, dépenses perso, emprunts…).

  • Pensez aux périodes d’inactivité : vacances, creux d’activité.

Les aides accordés aux auto-entrepreneurs

L’ACRE

L'Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (ACRE) permet à l’auto-entrepreneur de profiter d’une exonération partielle de ses cotisations sociales. Concrètement, celles-ci seront réduites de 50 % durant les 3 premiers trimestres civils de son activité, en plus de celui de création.

Pour en savoir plus sur cette exonération, consultez notre article dédié : ACRE auto-entrepreneur : le guide complet

L’ARCE

L’ARCE est bien une aide différente de l’ACRE. Elle est ouverte aux demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise.

L’ARCE permet de percevoir 60 % des droits restants à l’allocation de retour à l'emploi (ARE). Cette aide est versée en deux fois.

Le premier versement a lieu lors de la création de l’entreprise. La seconde moitié du capital est versée 6 mois après l’inscription au registre des entreprises, à condition que l’activité soit toujours en cours d’exploitation. Pour bénéficier de l'ARCE, il est toujours obligatoire d'avoir obtenu l'ACRE (aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise).

Tout connaître sur l’ARCE

Le maintien des allocations

Un indépendant peut également cumuler ses revenus professionnels avec :

  • 60 % de ses allocations chômage (ARE)

  • L’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS)

  • Le Revenu de Solidarité Active (RSA)

  • La prime d’activité

Les règles de cumul sont toutefois précises pour les micro-entrepreneurs. Le montant de ces allocations peut baisser en fonction de ses revenus.

Calcul du revenu en auto-entrepreneur : à quoi ça sert ?

Les autres aides

  • Le CAPE permet aux créateurs ou repreneurs d’entreprises de bénéficier du soutien matériel et financier d’une association ou d’une entreprise

  • Le NACRE est également là pour soutenir les entrepreneurs en leur offrant un accompagnement individualisé.

  • Les prêts d’honneur et les micro-crédits

  • Les aides des collectivités territoriales

Tout savoir sur les aides en micro-entreprise

Une erreur fréquente est de ne pas se renseigner sur le droit aux aides lorsque l’on devient auto-entrepreneur. Il existe une multitude d’aides spécifiques selon le profil, la région, l’activité envisagée…

Notre conseil : faites un tour de tous les accompagnements, financiers ou non, auxquels vous pouvez postuler !

Créer son auto-entreprise

Où et comment s’immatriculer

Depuis 2023, les formalités administratives pour la création d'une auto-entreprise s'effectuent en ligne sur le guichet unique de l’INPI. Cette plateforme centralise les déclarations d’activité pour toutes les entreprises en France.

Un formulaire est à compléter et des pièces justificatives vous seront demandées. Attention toutefois, certaines activités requièrent des éléments spécifiques. Nous vous conseillons de constituer votre dossier avec vigilance afin d’éviter toute erreur.

Une fois complété, votre dossier est transmis aux organismes concernés (CMA, GTC, Urssaf, etc.). En cas de validation, vous recevez votre numéro Siret sous 2 à 6 semaines, après quoi vous pouvez commencer à exercer.

Comme toutes les entreprises françaises, vous êtes automatiquement inscrit au registre national des entreprises (RNE) via le guichet unique, sans démarches supplémentaires.

Faire appel à une entreprise spécialisée apporte davantage de confort : le dossier est correctement constitué, un accompagnement personnalisé est proposé et vous gagnez un temps précieux. En contrepartie, ce service est payant et vous êtes un peu moins autonome dans la gestion de vos démarches.

Créez votre micro-entreprise seul si vous êtes à l’aise avec les formalités et souhaitez économiser, ou faites appel à un prestataire si vous préférez la simplicité et la sécurité.

devenir auto-entrepreneur

Créer sa micro-entreprise soi-même ou passer par une entreprise spécialisée ?

Choisir son régime fiscal

L’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR)

Les indépendants sont eux aussi concernés par la déclaration de revenus annuelle à l’administration fiscale, ainsi que par le prélèvement à la source (de l’impôt sur le revenu). Chaque année, les auto-entrepreneurs doivent remplir le formulaire 2042-C-PRO en ligne, complémentaire au formulaire de déclaration générale (n°2042).

Vous devez alors déclarer la totalité de votre chiffre d’affaires encaissé durant l’année N-1.

Les services fiscaux appliquent ensuite un abattement forfaitaire sur ce chiffre d'affaires :

  • 71 % pour l’achat / vente, les prestations d’hébergement et la fourniture de denrées

  • 50 % pour les prestations de services commerciales et artisanales

  • 34 % pour les libéraux

Le calcul est le suivant : revenu imposable = Chiffre d'Affaires - (Chiffre d'affaires x Abattement)

Votre revenu issu de la micro-entreprise est alors ajouté aux autres revenus de votre foyer pour le calcul de votre impôt et de votre taux de prélèvement.

Bon à savoir

L’imposition en auto-entrepreneur n’est pas la même que pour les entrepreneurs individuels au réel. En effet, vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels. L’abattement forfaitaire vise alors à déduire les frais supposés pour le calcul de votre base d’imposition. C’est ce qu’on appelle le régime micro-fiscal (micro BIC ou micro BNC).

L’impôt libératoire : une option du statut auto-entrepreneur

Aussi appelé prélèvement libératoire, le versement libératoire permet de payer votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations.

Concrètement, l’Urssaf prélève un pourcentage directement sur le chiffre d'affaires que vous déclarez (chaque mois ou trimestre) :

  • 1 % pour l’achat / vente de marchandises, les prestations d’hébergement et la fourniture de denrées

  • 1,7 % pour les prestations de services commerciales et artisanales

  • 2,2 % pour les libéraux

Évidemment, avec cette option, votre déclaration annuelle fait office de récapitulatif. Vous n’avez rien à régler à ce moment-là.

Réception Siret et code APE

Lorsque vous créez une auto-entreprise, vous êtes automatiquement inscrit au RNE (Répertoire National des Entreprises). L’Insee vous délivre alors votre certificat d’inscription au répertoire Sirene (par courrier), mentionnant ce numéro Siret.

L’obtention de votre numéro Siret est une première étape. Il vous faut ensuite créer un compte sur le site auto-entrepreneur de l’Urssaf. C’est ici que vous allez déclarer votre chiffre d’affaires et payer vos cotisations sociales.

Le code APE définit l’activité principale exercée en micro-entreprise. L’INSEE détermine un code spécifique pour chaque catégorie d’activité. Il est donc commun à toute personne exerçant la même profession. Il vous est attribué au moment de la création de votre auto-entreprise.

Ce code équivaut au code NAF et se compose de 4 chiffres et 1 lettre. Par exemple, le métier d’électricien en auto-entreprise est défini par le code 43.21A sous le nom “Travaux d'installation électrique dans tous locaux”.

Commencer votre activité : Les premières obligations et les erreurs fréquentes

  • Faire une première déclaration de chiffre d’affaires :

C’est une première étape incontournable et pourtant souvent oubliée ! En effet, l’information primordiale à connaître est la suivante : si vous faites un chiffre d’affaires égal à 0 €, vous êtes tout de même dans l’obligation de le déclarer.

  • Vérifier le régime fiscal :

En micro-entreprise, vous êtes imposé selon le régime micro-fiscal.

Cela vous évite d’être sur-imposé ou bien d’être dans l’obligation de régulariser votre activité (par une modification).

De même, nous vous conseillons de régulièrement faire un calcul de vos charges. Vous pouvez demander le versement libératoire si celles-ci sont trop élevées.

  • Souscrire aux assurances nécessaires à votre activité :

Certaines activités nécessitent un contrat d’assurance. Par exemple, vous êtes tenu d’avoir recours à une médiation à la consommation dès lors que vous commercez avec des particuliers. Les auto-entrepreneurs dans le BTP doivent prendre une RC Pro et une assurance décennale.

  • Tenir une gestion comptable :

La comptabilité en auto-entreprise est assez simple : vous devez tenir un livre des recettes, un registre des achats (obligatoire pour certaines activités) et avoir un compte bancaire dédié au-delà d’un plafond de chiffre d’affaires annuel.

L’erreur courante est de penser ce statut d’auto-entrepreneur comme trop simple et d’oublier l’une de ces obligations !

Si vous ne séparez pas vos comptabilités professionnelles et courantes, nous vous conseillons de redoubler de vigilance afin d’éviter tout manquement.

  • Fixer des prix :

On peut se dire que lorsque l’on débute, la meilleure stratégie est de fixer un prix le plus bas possible pour mieux faire décoller son activité. C’est faux !

Un prix trop bas n’est pas forcément le plus attirant et ne vous permettra pas de rentabiliser le temps consacré à votre micro-entreprise. Regardez le marché, vos compétences et ce que vos potentiels clients attendent de vous avant de mettre un prix sur un produit ou service.

  • Gérer son temps :

Notre dernier conseil est peut-être le plus important : votre temps est précieux ! S’organiser est la clé ! Avoir une auto-entreprise est une aventure que l’on fait en solitaire, il n’en tient donc qu’à vous de gérer votre temps, de créer des pauses et un rythme de travail sain.

De plus, il existe aujourd’hui une multitude de forme d’accompagnement : mentorat, aides, logiciels… nous vous conseillons de bien définir quelles tâches sont les plus chronophages pour vous, afin d’optimiser le temps que vous y passer !

Les premières démarches après la création

Ouvrir un compte bancaire

Depuis la loi PACTE adoptée en 2019, les auto-entrepreneurs ne sont obligés d’ouvrir un compte bancaire dédié que si leur activité génère plus de 10 000 € de chiffre d’affaires pendant deux années consécutives.

En dessous de ce seuil, vous pouvez utiliser votre compte personnel. Toutefois, il est recommandé d'avoir un compte dédié pour faciliter votre gestion financière.

Compte bancaire auto-entrepreneur : tout comprendre

Souscrire à une assurance (RC Pro, décennale, etc.)

En tant qu’auto-entrepreneur, l’assurance ne se limite pas à une simple protection : elle représente un véritable gage de sérénité et un symbole de sérieux professionnel.

Même si toutes les garanties ne sont pas obligatoires, ne pas être assuré peut entraîner des conséquences financières lourdes. Un accident, un dommage causé à un client ou un litige peuvent générer des frais importants, voire engager votre responsabilité personnelle.

Souscrire une assurance adaptée, comme la Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro), permet de prévenir ces risques. Elle constitue une barrière essentielle face aux imprévus tout en renforçant la confiance de vos clients et partenaires.

Les principales assurances pour les micro-entrepreneurs

  • Garantie décennale : exigée depuis 2014 pour les professionnels du BTP, elle protège les ouvrages réalisés pendant dix ans après la fin des travaux.

  • Protection juridique : facultative mais vivement conseillée, elle permet d’être accompagné en cas de litige avec un client ou un fournisseur.

  • Assurance multirisque professionnelle : offre une protection complète de votre activité en couvrant les locaux, le matériel et les pertes d’exploitation.

  • Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) : couvre les dommages corporels, matériels ou immatériels causés à des tiers dans le cadre de votre activité. Elle est obligatoire pour certaines professions.

  • La RC Pro est obligatoire pour les domaines suivants :

    • Santé et Bien-être

    • Construction

    • Automobile

    • Transport

    • Sport

    • Conseillers financiers

    • Immobilier

  • Pourquoi ?

    • Protège contre les dommages matériels, corporels et immatériels

    • Évite des frais et litiges coûteux

  • Coût :

    • Entre 100 et 200 € par an

Assurance professionnelle pour auto-entrepreneur : est-ce obligatoire ?

Mettre en place un système de facturation (électronique)

Aujourd’hui, en tant que micro-entrepreneur, votre seule obligation consiste à émettre des factures conformes comportant toutes les mentions légales requises.

En revanche, aucun format n’est imposé : vous pouvez rédiger vos factures sur papier, les envoyer au format PDF ou encore utiliser un logiciel de facturation.

La réforme de la facturation électronique va toutefois modifier ces pratiques.

Bientôt, vous devrez recevoir, émettre et transmettre vos factures sous format électronique pour vos clients professionnels.

Les micro-entrepreneurs devront se conformer au calendrier suivant :

  • À partir du 1er septembre 2026 : obligation de pouvoir recevoir des factures électroniques et d’intégrer le dispositif de dématérialisation via une plateforme agréée.

    Cette étape concerne toutes les entreprises assujetties à la TVA, y compris celles qui peuvent être redevables de cette taxe.

  • À partir du 1er septembre 2027 : obligation supplémentaire de pouvoir émettre des factures électroniques vers leurs clients professionnels.

Facturation électronique obligatoire pour les auto-entrepreneurs

Première déclaration de chiffre d’affaires (mensuelle / trimestrielle)

Vous disposez d’un délai maximal de 3 mois à compter de la date de début de votre activité pour effectuer votre première déclaration de chiffre d’affaires.

Dès réception de votre avis d’affiliation à l’Urssaf, vous pouvez accéder au formulaire de déclaration et transmettre vos informations sans attendre la fin du délai de 90 jours.

Par ailleurs, tant que cette période n’est pas écoulée, vous pouvez modifier votre déclaration, à condition d’avoir opté pour le prélèvement automatique (mandat SEPA) comme mode de paiement.

Cette flexibilité vous permet de corriger ou ajuster vos données avant l’échéance si nécessaire.

Première déclaration auto-entrepreneur : déclarer votre chiffre d'affaires

Entreprendre une activité de service à la personne (SAP)

Les services à la personne regroupent toutes les prestations réalisées au domicile des particuliers pour les aider au quotidien : aide aux personnes âgées ou handicapées, garde d’enfants, soutien scolaire, ménage, repassage, petit bricolage, assistance informatique… La loi qualifie 26 activités comme services à la personne.

Après avoir défini votre offre et créé votre auto-entreprise, vous devez déclarer votre activité SAP auprès de l’administration. Certaines prestations, plus sensibles, nécessitent un agrément (comme la garde d’enfants de moins de 3 ans) ou une autorisation délivrée par le département (pour l’accompagnement des personnes dépendantes).

Depuis 2025, il est possible d’exercer une seconde activité à hauteur de 30 % du chiffre d’affaires de l’année précédente (hors SAP), à condition de tenir une comptabilité distincte.

Créer une activité de services à la personne offre plusieurs avantages :

  • un marché en forte croissance, tiré par le vieillissement de la population et les nouveaux besoins des familles ;

  • un argument commercial puissant grâce au crédit d’impôt de 50 % dont bénéficient vos clients sur de nombreuses prestations ;

  • la possibilité d’accéder à un taux de TVA réduit sur certaines activités ;

  • une meilleure visibilité grâce à votre inscription dans l’annuaire des SAP une fois votre déclaration validée.

Entreprendre dans les SAP, c’est donc proposer des missions utiles, recherchées, et valorisantes, tout en bénéficiant d’un cadre réglementaire pensé pour soutenir les professionnels du secteur.

Déclaration de services à la personne : comment la réaliser ?

Gérer son activité au quotidien

La déclaration de chiffre d’affaires et le paiement des cotisations sociales

La déclaration du chiffre d’affaires est une obligation incontournable pour tout micro-entrepreneur.

Elle sert de base à l’Urssaf pour le calcul des cotisations sociales et des éventuelles taxes.

Dès la création de votre activité, vous devez choisir votre fréquence de déclaration, c’est-à-dire mensuelle ou trimestrielle, ce choix étant renouvelé automatiquement chaque année.

Selon le rythme choisi, la déclaration doit être effectuée :

  • Chaque mois,

  • Ou chaque trimestre, à échéances fixes du 31 janvier, 30 avril, 31 juillet et 31 octobre.

Même en l’absence de revenus, il est obligatoire de déclarer “0”, sous peine de pénalités.

La procédure se fait uniquement en ligne, via le site ou l’application mobile de l’Urssaf, en trois étapes simples :

  1. Connexion à votre espace personnel,

  2. Saisie du chiffre d’affaires encaissé (hors taxes),

  3. Paiement sécurisé par carte bancaire ou prélèvement SEPA.

Chaque déclaration déclenche automatiquement le calcul de vos cotisations et contributions (sociales, formation professionnelle, chambre consulaire, et impôt le cas échéant si vous avez opté pour le prélèvement libératoire).

Comment déclarer son chiffre d’affaires ?

Gérer sa trésorerie et suivre son plafond de chiffre d’affaires

Gestion de la trésorerie :

  • Prévoir une marge de sécurité en mettant de côté un % de chaque encaissement.

  • Suivre régulièrement les entrées et sorties (achats, cotisations, impôts).

  • Utiliser un outil pour visualiser son chiffre d’affaires et sa trésorerie.

  • Anticiper les échéances pour éviter les tensions de trésorerie.

Suivi du plafond de chiffre d’affaires :

  • Identifier le seuil applicable : vente de marchandises vs prestations de services.

  • Calculer le chiffre d’affaires cumulatif tout au long de l’année.

  • Préparer le moment où le régime change si le plafond est dépassé (obligations supplémentaires).

Que faire en cas de dépassement de chiffre d’affaires ?

Le régime de la micro-entreprise est accessible tant que votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas certains seuils fixés par l’État, sur deux années consécutives. Ces montants s’appliquent sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre).

Ces plafonds varient selon la nature de votre activité :

  • 188 700 € → pour les activités de vente de marchandises, restauration ou hébergement.

  • 77 700 € → pour les prestations de services et les professions libérales relevant des BIC/BNC.

  • 15 000 € → pour les locations de meublés de tourisme non classés.

Si vous débutez en cours d’année, le plafond est calculé au prorata du temps d’activité.

Exemple

Samuel débute son activité au 31 mars 2025. Son plafond de chiffre d’affaires n’est pas calculé sur 365 jours mais sur : 365 - 92 = 273 jours.

S’il exerce une activité commerciale, il doit donc respecter le plafond suivant : 188 700 x 273 : 365 = 141 137,26 €.

1. Vérifier la nature du dépassement :

  • Dépassement ponctuel (1 an sur 2 maximum) : vous pouvez conserver le statut d’auto-entrepreneur l’année suivante, si le chiffre d’affaires revient sous le plafond.

  • Dépassement sur deux années consécutives : le régime micro-entrepreneur cesse automatiquement.

2. Anticiper le changement de régime :

  • Vous passez au régime réel (entreprise individuelle classique).

  • Vous devrez tenir une comptabilité complète (bilan, compte de résultat).

  • Les charges sociales et fiscales seront calculées sur le bénéfice réel et non sur le chiffre d’affaires.

3. Adapter sa gestion :

  • Ouvrir un compte professionnel (obligatoire au réel).

  • Revoir sa tarification et sa stratégie de facturation.

  • Éventuellement se faire accompagner par un expert-comptable pour la transition.

4. Continuer à suivre son activité :

  • Conserver de bons outils de suivi de trésorerie et de facturation.

  • Vérifier régulièrement les nouveaux seuils légaux (ils peuvent évoluer chaque année).

Suivre ses devis et factures

Pour bien gérer sa relation client, il est essentiel de centraliser ses devis et factures.

Un outil de facturation en ligne peut être une solution pérenne. Chaque document doit être numéroté et archivé de manière claire et chronologique. Avant toute prestation, il est recommandé de faire signer le devis et, si possible, de demander un acompte pour sécuriser la mission.

outil de facturation

Il faut également suivre régulièrement l’état des factures envoyées, payées et celles en attente.

N’hésitez pas à relancer les paiements en retard.

Pour rappel, toutes les factures doivent comporter les mentions légales obligatoires et être conservées pendant dix ans.

Notre conseil, faites un point mensuel sur les encaissements. Cela permet de vérifier son chiffre d’affaires cumulé et d’assurer un bon suivi de trésorerie.

Anticiper ses impots (revenu, CFE, TVA)

Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel d’anticiper ses principales obligations fiscales : impôt sur le revenu (IR), TVA et cotisation foncière des entreprises (CFE).

  • Impôt sur le revenu (IR) : selon le choix fiscal, vous pouvez opter pour le versement libératoire (paiement en même temps que vos cotisations sociales) ou le régime classique, où l’impôt est calculé sur le chiffre d’affaires annuel après abattement forfaitaire. Dans tous les cas, mieux vaut mettre de côté un pourcentage de chaque encaissement (environ 1 à 3 % selon le cas).

  • TVA : tant que vous restez sous les seuils de franchise, vous ne la facturez pas. Au-delà, vous devenez assujetti et devez la collecter et la reverser. Il est donc important de surveiller les seuils de franchise et de préparer la transition (adaptation des factures, déclaration trimestrielle ou mensuelle).

  • CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) : elle est due chaque année, sauf la première année d’activité. Le montant dépend de la commune et du chiffre d’affaires. Pensez à prévoir ce paiement en fin d’année (souvent en décembre).

Enfin, l’idéal est de tenir un tableau prévisionnel ou d’utiliser une application qui calcule vos charges et impôts estimés, pour lisser les dépenses tout au long de l’année.

Déclaration et paiement de la CFE

La Cotisation foncière des entreprises (CFE) est impôt local dû par toutes les entreprises sur le territoire français. Que vous exerciez depuis un local, chez vous ou chez vos clients, vous êtes redevable de cette taxe.

Déclaration initiale de CFE

La première année de votre activité (soit l’année de création de votre auto-entreprise), vous êtes exonéré de plein droit de la CFE.

Vous n’avez donc rien à régler.

Cependant, vous devez, avant la fin de cette année, réaliser votre déclaration initiale de CFE. Cette déclaration n’est à remplir qu’une seule fois, avant le 31 décembre de l’année de création.

La déclaration initiale de CFE sert à enregistrer votre situation auprès du service des impôts des entreprises (SIE). Le montant de votre CFE varie selon votre commune, votre chiffre d’affaires, et la surface utilisée.

Si vous effectuez un changement d’adresse, alors vous devrez remplir une nouvelle déclaration.

Paiement de la CFE

À partir de votre seconde année d’activité, vous devenez redevable de la CFE. Mais là encore, vous êtes partiellement exonéré : en effet, au terme de la deuxième année, vous ne payez que 50 % du montant de votre cotisation.

Le paiement de la CFE se fait tous les ans, avant le 15 décembre.

Selon votre activité, votre lieu d’implantation ou le montant de votre chiffre d’affaires, vous pouvez être partiellement ou totalement exonéré de CFE. Par exemple, toute personne ayant réalisé un CA annuel inférieur à 5 000 € en N-2 (soit 2023 pour l’année 2025) est d’office exonéré.

Voici les principales exonérations de CFE :

  • Année de création : la micro-entreprise est automatiquement exonérée de CFE jusqu’au 31 décembre de sa première année d’activité.

  • Deuxième année : la base d’imposition bénéficie d’une réduction de 50 %.

  • Exonération géographique : selon l’adresse de l’établissement, une exonération supplémentaire pouvant aller jusqu’à 3 ans est possible (via le formulaire 1447-M-SD).

  • Petit chiffre d’affaires : si le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5 000 €, l’exonération est automatique.

  • CA nul la première année : si aucun revenu n’est encaissé la première année, l’exonération est prolongée jusqu’à la perception du premier chiffre d’affaires.

  • Certaines activités (artisanales, enseignement, artistiques) : exonération permanente sous conditions légales.

  • Zones éligibles (ZRR, QPV, BER, BUD…) : exonération totale ou partielle pouvant aller jusqu’à 8 ans, selon la zone et les critères.

  • Cessation d’activité : possibilité de demander un dégrèvement au prorata temporis.

Retrouvez la liste complète des exonérations

Cotisation Foncières des Entreprises : comment être exonéré ?

La protection sociale

La couverture maladie pour les auto-entrepreneurs

  • Les auto-entrepreneurs sont affiliés à Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) pour leur protection sociale, rattaché à la CPAM.

  • La couverture maladie-maternité est similaire à celle des salariés : mêmes taux de remboursement pour consultations, soins, hospitalisation.

  • Les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier des prestations familiales de la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) selon les mêmes conditions que les salariés.

Information importante

Attention tout de même, les conditions pour percevoir des indemnités journalières et maternité sont plus strictes pour les indépendants : il faut justifier d’une durée d’affiliation et les montants sont forfaitaires et plafonnés.

Les arrêts maladies et indemnités journalières

  • Un auto-entrepreneur peut bénéficier d’indemnités journalières (IJ) en cas d’arrêt de travail pour maladie, sous certaines conditions.

  • Délai de carence : les indemnités ne sont versées qu’à partir du 4ᵉ jour d’arrêt, c’est-à-dire après un délai de 3 jours.

    • Ce délai ne s’applique pas si l’arrêt est la suite immédiate d’un accident, ou lié à une affection de longue durée (ALD), ou si l’arrêt est dû à une hospitalisation.

  • Même en arrêt de longue durée, l’auto-entrepreneur doit continuer à déclarer son chiffre d’affaires (même « 0 ») et déclarer les factures payées pendant l’arrêt, dans le mois où elles sont payées.

  • Si vous cumulez le statut de salarié et celui d’auto-entrepreneur :

    • Vous devez envoyer votre arrêt de travail indépendant à la Sécurité Sociale des Indépendants (gérée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie) pour cette activité.

    • Il est interdit de continuer l’activité liée au statut indépendant pendant l’arrêt pour maladie relatif à cette activité, sauf autorisation médicale.

  • Les IJ ne sont pas systématiquement versées : le montant dépend notamment du revenu moyen des trois dernières années (après abattement), et si ce revenu est trop faible, l’indemnité peut être nulle.

Arrêt maladie auto-entrepreneur : la couverture

Les congés parentaux

Depuis janvier 2020, la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) est rattachée au régime général de la Sécurité sociale.

Cette intégration signifie que le régime du congé maternité des travailleuses indépendantes est désormais aligné sur celui des salariées.

Ainsi, la période de votre congé, vos soins et consultations médicales sont pris en charge dans les mêmes conditions que pour tout assuré du régime général.

Les indemnités journalières en revanche, sont différentes. Elles sont plafonnées à 64,52 € par jour pour les entrepreneuses qui remplissent les conditions de revenus (contre environ 97 € par jour pour une salariée).

L’allocation forfaitaire de repos maternel est de 3 925 € au total pour les micro-entrepreneuses (versée en deux fois : une partie au début du congé, l’autre après l’accouchement) ou de 392,50 € en cas de revenu faible.

Pour percevoir les allocations de maternité, une seule condition est requise :

Justifier de 6 mois d’affiliation en tant que travailleuse non salariée, ou au titre d’une autre activité (ou du chômage) sans interruption entre ces périodes, à la date présumée de l’accouchement ou de l’adoption.

Enfin, depuis le 1er janvier 2020, il n’est plus nécessaire d’être à jour de ses cotisations pour bénéficier des indemnités journalières de maternité.

Pour pouvoir bénéficier du congé paternité, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • Justifier d’au moins 6 mois d’affiliation à la Sécurité sociale en tant que travailleur non salarié à la date présumée de l’accouchement.

    (Si ce n’est pas le cas, l’Assurance maladie peut prendre en compte votre situation professionnelle antérieure pour déterminer vos droits.)

  • Suspendre toute activité professionnelle pendant la durée du congé.

  • Utiliser l’ensemble des jours de congé dans un délai de 6 mois suivant la naissance ou l’adoption de l’enfant (contre 4 mois auparavant).

À noter : ce congé peut être accordé même si vous n’êtes pas le père biologique. Vous pouvez en bénéficier si vous êtes marié, pacsé ou en concubinage avec la mère de l’enfant.

La retraite

  • Retraite de base et complémentaire :

    • L’affiliation dépend de l’activité (artisan/commerçant, libéral non réglementé, libéral réglementé).

    • Validation de trimestres nécessite un chiffre d’affaires minimum après abattement forfaitaire.

La prévoyance santé

Une prévoyance santé, est un contrat qui protège l'auto-entrepreneur (et potentiellement ses proches) en cas d’arrêt partiel, temporaire ou définitif de son activité.

C’est un complément des indemnités versées par la Sécurité Sociale des Indépendants.

Souscrire une prévoyance santé peut être utile dans 3 cas de figure :

  • Un auto-entrepreneur est en arrêt de travail temporaire, il reçoit alors une « rente d’incapacité ».

  • Un auto-entrepreneur est en arrêt de travail permanent, on lui verse alors un capital ou « rente d’invalidité ».

  • Un auto-entrepreneur décède : un capital décès est versé à la famille.

Bon à savoir

Quelle est la différence entre un contrat de prévoyance santé et une mutuelle ? Cette dernière assure le remboursement de vos frais médicaux, complément de la Sécurité Sociale. La prévoyance vous permet de toucher un revenu, dès lors que vous êtes dans l’incapacité de travailler.

Prévoyance Auto-Entrepreneur : notre comparatif

Développer et faire évoluer son activité

Comment fixer un tarif ? Le B.A-BA !

Un point commun pour faire fleurir n’importe quel type d’activité est la capacité à fixer un prix juste. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

  • C’est un prix accordé au marché. Pour cela, chaque auto-entrepreneur, quelle que soit sa branche, doit faire une étude de son secteur afin de connaître les tarifications pratiquées. Ce que l’on appelle étude de marché, c’est une veille sur ce que fait la concurrence et les prix qu’elle pratique.

    • Quels sont les produits vendus ou les services proposés ? A combien sont-ils rémunérés par heure ? Quels sont mes atouts face aux acteurs du marché déjà existants ? Toutes ces questions peuvent vous permettre de fixer justement la tarification de vos produits et / ou services.

  • L’étude de marché permet également de comprendre ce que vos futurs clients attendent de vous.

    • Quel est leur besoin exact ? Combien sont-ils prêt à payer ? Pourquoi se tournent-ils plutôt vers un produit plutôt qu’un autre ?

  • Ne négligez pas vos compétences ! Votre prix doit refléter votre expertise et vos expériences passées, que ce soit en micro-entreprise, dans une précédente expérience salariée ou bien via le cursus scolaire parcouru.

Nos conseils pour trouver des clients

Au-delà de l’offre adaptée que vous pouvez proposer, voici quelques conseils pour vous développer :

  • Constituez-vous un réseau : il existe de nombreuses méthodes pour faire connaître votre expertise. Parmi les méthodes les plus efficaces, on retrouve :

    • Le bouche-à-oreille ;

    • La distribution de prospectus dans les commerces de votre région ou bien directement auprès de passants ;

    • Les partenariats avec des entreprises dont les activités sont complémentaires à la vôtre, afin de faire bénéficier à chacun du réseau de l’autre ;

    • La presse locale, notamment les magazines municipaux ou les journaux régionaux.

  • Consultez les offres locales : que ce soit sur le site des mairies, de France Travail, sur les plateformes pour les offres d’emploi, il existe une multitude de missions adaptées aux auto-entrepreneurs.

  • Demandez des retours de vos premiers clients : obtenir des avis de la part de ceux qui ont fait appel à vos services, c’est la clé ! En effet, ce sont eux qui vous feront la meilleure presse, que ce soit par le bouche-à-oreille ou sur internet !

  • Créez une identité : En micro-entreprise, vous exercez en votre nom ! Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas créer un argumentaire commercial fort et répondant aux besoins de vos clients.

  • Développez votre présence en ligne : aujourd’hui, c’est presque devenu un indispensable ! Mais comment se faire connaître en ligne ? C’est l’objet du prochain chapitre !

Trouver des clients en auto-entreprise : 6 astuces pour se lancer

Se faire connaître en ligne : utiliser des outils digitaux et créations de reseaux, collaborations

Créer son auto-entreprise est une étape essentielle, mais la rendre visible est tout aussi déterminante pour sa réussite. Pour rencontrer du succès sur les réseaux sociaux comme obtenir une présence efficace en ligne, vous pouvez, dans un premier temps, vous poser les questions suivantes :

  • Où se trouvent mes clients potentiels ?

  • Quels types de contenus consomment-ils (vidéos, articles, tutoriels, avis, photos) ?

  • Quel ton et quelle fréquence de publication sont adaptés à mon activité ?

Définir sa présence en ligne : qualité plutôt que quantité

Avant de vous lancer sur tous les réseaux, il est essentiel de réfléchir à votre stratégie de communication. Inutile d’être partout : mieux vaut être présent efficacement sur les bons canaux.

Par exemple :

  • Un graphiste freelance privilégiera Instagram et LinkedIn.

  • Un artisan local ou un coach bien-être tirera profit de Facebook et de Google My Business.

  • Un formateur indépendant gagnera à partager son expertise sur YouTube ou via un blog professionnel.

L’objectif est d’être cohérent, régulier et identifiable !

Utiliser les bons outils digitaux

Les outils numériques accessibles aujourd’hui permettent de gérer sa visibilité sans grand budget. Voici quelques leviers essentiels :

  • Créer un site ou une page professionnelle

Même simple, un site vitrine reste un atout majeur. Il permet de présenter vos services, vos tarifs, vos réalisations et de renforcer la confiance des visiteurs. Des plateformes comme Wix, WordPress, ou Webflow offrent des solutions gratuites ou à faible coût, faciles à prendre en main.

Vous souhaitez avoir une présence en ligne sans vous compliquer la tâche ? Avec Solo, vous pouvez créer une page en ligne et la personnaliser à votre guise avec l’outil Ma page pro ! En plus, vous bénéficiez d’un mois gratuit pour découvrir toutes les fonctionnalités !

Je découvre le logiciel de facturation

Pensez à y intégrer :

  • Vos coordonnées et un formulaire de contact.

  • Des avis clients (gage de crédibilité).

  • Une présentation claire de votre offre.

Si vous ne souhaitez pas créer un site complet, une page Google My Business ou une fiche LinkedIn bien optimisée peut déjà constituer un excellent point de départ.

  • Exploiter les réseaux sociaux à votre mesure

Les réseaux sociaux sont un levier de visibilité et de proximité. Vous n’avez pas besoin de tous les maîtriser : choisissez-en un ou deux, et misez sur la régularité.

Publiez du contenu pertinent :

  • des photos ou vidéos de votre travail,

  • des témoignages clients,

  • des astuces ou conseils liés à votre domaine,

  • ou encore les coulisses de votre activité.

Des outils comme Canva (création graphique), Buffer ou Later (planification de publications) vous feront gagner du temps tout en maintenant une présence constante.

  • Le référencement naturel (SEO)

Pour être trouvé sur Google, il faut soigner le référencement naturel, aussi appelé SEO :

  • Utilisez des mots-clés correspondant à votre activité (“plombier à Nantes”, “coach nutrition Paris”).

  • Rédigez des descriptions claires avec des titres précis.

  • Encouragez vos clients satisfaits à laisser des avis positifs.

Avec quelques optimisations simples, votre page peut apparaître dans les premiers résultats de recherche et ce, sans budget publicitaire.

Collaborer et créer du lien en ligne

Internet n’est pas qu’une vitrine : c’est aussi un espace de collaboration et de partage d’opportunités. Les partenariats peuvent également se faire en ligne.

Vous pouvez vous faire connaître en collaborant avec d’autres auto-entrepreneurs ou des marques complémentaires.

Exemples :

  • Un photographe peut collaborer avec un wedding planner.

  • Un community manager peut proposer ses services à des artisans locaux.

  • Un créateur peut participer à des ventes en ligne conjointes.

Les groupes Facebook, forums professionnels, ou plateformes comme Malt, 5euros.com ou LinkedIn sont d’excellents points de départ pour rencontrer des partenaires potentiels.

Les communautés professionnelles (Slack, Discord, LinkedIn Groups…) permettent d’échanger des conseils, de poser des questions, et parfois de décrocher des missions.

Partager vos connaissances ou aider d’autres indépendants vous rendra visible et crédible.

Miser sur le contenu pour attirer et fidéliser

Le marketing de contenu reste l’un des moyens les plus efficaces et les moins coûteux pour se faire connaître.

Créer du contenu utile et régulier permet d’attirer naturellement des prospects.

Vous pouvez :

  • tenir un blog pour partager vos conseils,

  • publier des infographies ou vidéos courtes,

  • rédiger une newsletter mensuelle pour vos abonnés,

  • ou encore partager des études de cas (avant/après, retours clients…).

Cette approche renforce votre expertise et construit une relation de confiance avec votre audience.

Les moyens les moins coûteux (et les plus efficaces)

Être visible ne signifie pas dépenser beaucoup. Voici quelques stratégies à fort impact et faible coût :

  • Le bouche-à-oreille digital : encouragez vos premiers clients à vous recommander sur les réseaux ou à laisser un avis.

  • Le référencement local gratuit via Google My Business.

  • Les publications régulières sur un seul réseau social, avec du contenu authentique.

  • Les collaborations entre auto-entrepreneurs, qui mutualisent les audiences.

  • L’utilisation d’outils gratuits : Canva, Trello, Google Workspace, Notion, etc.

Se faire connaître en ligne en tant qu’auto-entrepreneur ne demande pas nécessairement un budget important, mais une stratégie claire, cohérente et humaine.

L’essentiel est d’être visible là où vos clients vous cherchent, de valoriser votre expertise et de créer du lien. Avec constance et authenticité, votre présence en ligne deviendra un véritable levier de croissance pour votre activité.

Se former et se faire accompagner, outils, plateformes, services…

Se former en ligne : apprendre à son rythme

Internet regorge de ressources accessibles pour renforcer ses compétences en gestion, communication ou marketing digital. Les plateformes de formation en ligne permettent d’avancer à son rythme, souvent à moindre coût.

Vous pouvez, par exemple, suivre des modules sur :

  • OpenClassrooms ou LinkedIn Learning pour les compétences numériques et entrepreneuriales,

  • BGE ou CCI Formation pour des formations dédiées à la création et à la gestion d’entreprise,

  • ou encore YouTube et Podcasts spécialisés pour des conseils concrets et gratuits.

Il est recommandé de choisir des formations courtes et ciblées, directement applicables à votre activité (par exemple, “créer un devis professionnel”, “utiliser Canva pour vos visuels”, ou “débuter sur LinkedIn”).

Se faire accompagner : ne pas rester seul

L’un des principaux défis de l’auto-entrepreneur est l’isolement. Pourtant, il existe de nombreuses structures pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé :

  • Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) ou les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) proposent des ateliers gratuits ou subventionnés.

  • Les réseaux d’accompagnement (BGE, France Active, Initiative France) offrent un suivi sur mesure pour structurer son projet ou développer son activité.

  • Les groupes d’entrepreneurs en ligne (LinkedIn, Slack, Facebook, Meetup) permettent d’échanger, de poser des questions et de rompre la solitude.

Ces soutiens permettent de gagner en confiance, d’éviter certaines erreurs courantes et de bénéficier de retours d’expérience concrets.

Miser sur l’apprentissage continu

Se former n’est pas une étape unique, mais un réflexe à entretenir. Le monde numérique évolue rapidement : nouveaux outils, nouvelles pratiques, nouvelles attentes des clients.

Consacrez régulièrement du temps à votre montée en compétence, même une heure par semaine, peut faire la différence.

En vous formant et en vous entourant, vous renforcez non seulement votre savoir-faire, mais aussi votre crédibilité et votre motivation à long terme.

Comment modifier son auto-entreprise ?

Modifier son activité principale ou secondaire : les règles à connaître

Le changement d’activité d’un auto-entrepreneur implique un nouveau code APE/NAF, attribué par Insee lors de la déclaration initiale. Ce code détermine :

  • le plafond de chiffre d’affaires applicable,

  • le taux de cotisations sociales,

  • l’abattement forfaitaire pour le calcul du revenu imposable et la catégorie de bénéfices (BIC ou BNC).

Depuis le 1er janvier 2023, toute modification d’activité (création, modification, cessation) doit être déposée sur l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) via le « guichet unique ».

Étapes à suivre :

  1. Indiquer le type de modification (changement ou ajout d’activité).

  2. Décrire la nouvelle activité : choisir l’activité principale ou secondaire, préciser la date de début, modalités (saisonnière, ambulante…).

  3. Catégoriser l’activité à l’aide de menus déroulants (catégorisation 1 à 4).

  4. Déposer les justificatifs requis selon la nature de l’activité.

  5. Indiquer une adresse de correspondance, éventuellement demander la non-diffusion des infos, puis valider le dossier.

  • Le fait d’ajouter une activité secondaire s’appelle l’adjonction d’activité. Il est possible d’ajouter une activité à sa micro-entreprise (cumul d’activités) sans créer une nouvelle entreprise. Un seul code APE reste attribué. Veillez toutefois à bien tenir les comptes pour chacune de vos activités. En effet, les montants maximaux de chiffres d’affaires et les cotisations à payer peuvent être différents selon les deux activités.

  • Conséquences d’un changement d’activité :

    • Le plafond de chiffre d’affaires peut changer selon la catégorie. Par exemple, passer d’activité libérale à commerciale peut faire passer le seuil de 77 700 € à 188 700 €.

    • Le taux de cotisations sociales change selon l’activité exercée. Par exemple, vous passez d’une activité libérale au régime général à une activité de vente : le taux passe de 24,6 % à 12,3 %.

    • Le type de bénéfices imposables (BIC vs BNC), l’abattement forfaitaire et les taux du versement libératoire peuvent être modifiés selon la nouvelle activité.

    • Le changement d’activité ne redonne pas droit à une nouvelle exonération ACRE : si vous en bénéficiez déjà, vos droits restent mais les modalités ne sont pas renouvelées.

  • Avant de modifier, il est fortement recommandé de vérifier que la nouvelle activité est bien compatible avec le statut de micro-entreprise et d’anticiper les obligations spécifiques (assurances, qualifications, TVA, etc.).

Comment changer l’activité de mon auto-entreprise ?

Pour toute demande de moficiation, réunissez vos documents :

  • Pièce d’identité

    • Carte nationale d’identité (recto-verso) ou passeport en cours de validité.

    • Pour un étranger non européen, il faut un titre de séjour autorisant l’exercice d’une activité indépendante.

  • Déclaration sur l’honneur de non-condamnation

    • Attestation certifiant que tu n’as pas fait l’objet d’interdiction de gérer ou de condamnation incompatible avec l’activité. Le modèle est souvent généré automatiquement sur le site, et ne nécessite qu’une signature électronique.

  • Justificatif de domicile professionnel

    • Copie d’une facture (électricité, eau, téléphone) de moins de 3 mois,

    • ou bail commercial / attestation d’hébergement.

Ces documents à fournir sont communs à toutes les activités. Certaines pièces justificatives peuvent vous être demandées en supplément, selon la nature de l’activité.

Changement d’adresse ou de nom commercial

Le changement d’adresse peut concerner soit le domicile personnel de l’auto-entrepreneur, soit l’adresse de domiciliation de l’activité (siège social ou local professionnel).

Depuis le 1er janvier 2023, la déclaration de modification doit être réalisée via le guichet unique de l’INPI.

  • Vous devez déclarer :

    • l’ancienne et la nouvelle adresse,

    • la date d’effet du changement,

    • le type de modification (déménagement personnel ou transfert de l’établissement).

  • Le numéro SIREN reste le même, mais le numéro SIRET peut changer (les 5 derniers chiffres liés à l’établissement) si l’adresse change.

  • La modification peut entraîner des conséquences administratives ou fiscales :

    • Un changement de votre organisme compétent (Centre de Formalités des Entreprises) si vous changez de département.

    • Une modification possible du montant de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), selon la nouvelle commune d’implantation.

  • La démarche est généralement gratuite. Cependant, un changement de département peut être

  • Même si la déclaration est en ligne, certains documents peuvent être exigés : justificatif d’identité, et selon les cas, justificatifs du nouveau domicile.

La démarche de changement commercial se réalise également via le guichet unique de l’INPI.

Pour rappel, la dénomination sociale de votre micro-entreprise correspond obligatoirement à votre nom et votre prénom. En effet, en tant que micro-entrepreneur, votre activité est exercée en votre nom propre : il n’existe aucune distinction juridique entre vous et votre entreprise.

À la différence d’une société, votre micro-entreprise ne constitue pas une personne morale distincte.

Ajouter ou supprimer une activité

Le fait d’ajouter une activité secondaire s’appelle l’adjonction d’activité. Il est possible d’ajouter une activité à sa micro-entreprise (cumul d’activités) sans créer une nouvelle entreprise. Un seul code APE reste attribué, mais la comptabilité doit être tenue séparément pour chaque activité.

Information importante

Vous souhaitez ajouter une nouvelle activité ? Attention ! Les plafonds de chiffre d’affaires entre activités ne se cumulent pas. Par exemple, si vous exercez comme commercial (avec un plafond de 188 000 €) et que vous déposez une demande pour devenir libéral en côté (77 700 €), alors il vous faudra respecter un plafond général de 188 000 € au sein duquel votre activité libérale sera limitée à 77 000 €.

Toute déclaration relative à une adjonction d'activité de micro-entreprise s'effectue via le guichet unique de l’INPI.

Adhérer au versement libération

  • En tant que micro-entrepreneur, vous êtes imposé à l’impôt sur le revenu au régime dit « micro-fiscal » (micro-BIC ou micro-BNC, selon la nature de votre activité) ou au versement libératoire.

  • Les charges ne sont pas déductibles en micro-entreprise. L’administration applique un abattement forfaitaire à votre chiffre d’affaires au titre du régime micro-fiscal. Vous n’êtes ainsi imposable à l’impôt sur le revenu que sur la part du chiffre d’affaires diminuée de l’abattement.

  • Il existe un moyen d’optimiser le montant de vos charges, notamment si celles-ci sont élevées (supérieures à l’abattement forfaitaire de votre activité) : vous pouvez demander le versement libératoire.

  • Cette option vous permet de payer vos cotisations sociales et votre impôt en un versement mensuel (ou trimestriel) auprès de l'Urssaf.

Cette démarche se fait en ligne, sur le site de l’Urssaf. Il vous faut en faire la demande avant le 30 septembre pour en bénéficier l’année suivante.

  1. Connectez-vous sur votre compte autoentrepreneur.urssaf.fr puis :

  2. Cliquez sur «Nouveau message» dans la rubrique «Ma messagerie»

  3. Sélectionnez dans le champs «votre demande concerne» le choix «Gestion quotidienne de mon auto-entreprise»

  4. Précisez votre demande en sélectionnant le choix concernant le versement libératoire

  5. Écrivez votre demande dans l'encadré se trouvant plus bas

  6. Cochez la case et validez votre demande.

La procédure et le délai du guichet unique

Toute démarche auprès du guichet unique doit être méticuleusement effectuée. Au-delà d’un prolongement des délais en cas d’erreur, des pénalités financières sont également appliquées.

Au Portail Auto-entrepreneur, nous vérifions votre dossier selon votre demande de modification. Un expert vous renseigne sur les documents à fournir pour une modification liée à votre situation ou la nature de votre activité.

Information importante

Si la démarche est aujourd’hui simplifiée, les erreurs liées à une modification d’activité sont encore nombreuses. Vous faire aider permet d’être certain quant à l’intitulé de votre nouvelle activité, de faire correctement immatriculer, ou encore de fournir les bons documents. Vous évitez ainsi les fameuses sanctions mentionnées ci-dessus !

Comment fermer une auto-entreprise ? Ou comment la suspendre ?

Démarches auprès du guichet unique

Les démarches de cessation d’une micro-entreprise se font par le guichet unique de l’INPI.

Pour y accéder :

  • Connectez-vous à votre compte sur le site https://formalites.entreprises.gouv.fr

  • Accédez à la section « Formalités »

  • Saisissez votre numéro Siren dans la rubrique « modification ou cessation d’activité »

  • Sélectionnez « Mon entreprise » puis « Cessation »

  • Complétez le formulaire de cessation d’activité non salarié

Vous pourrez suivre l’avancement de votre demande depuis le tableau de bord de votre compte. Lorsque la formalité sera validée, l’état « Synthèse – version définitive – formalité validée » s’affichera et vous pourrez télécharger la synthèse définitive directement depuis ce tableau de bord.

Le guichet unique traite non seulement les formalités des micro-entreprises, mais également celles des sociétés. Il est donc essentiel de sélectionner le bon formulaire et de le compléter sans erreur. Dans le cas contraire, votre demande sera rejetée et vous devrez recommencer votre déclaration de cessation.

Le Portail Auto-Entrepreneur facilite vos démarches en mettant à votre disposition un formulaire simplifié et en transmettant votre dossier au guichet unique à votre place.

Fermer mon auto-entreprise

Déclaration finale de chiffre d’affaires

Après la fermeture de votre micro-entreprise, il est obligatoire de déclarer votre dernier chiffre d’affaires et de régler vos cotisations sociales, selon les modalités habituelles.

  • Si vous aviez choisi une déclaration mensuelle, vous devrez effectuer votre ultime déclaration de chiffre d’affaires durant le mois qui suit la date officielle de fermeture.

  • Si vous aviez opté pour une déclaration trimestrielle, cette dernière déclaration devra être réalisée dans le mois suivant la fin du trimestre civil comprenant la date de fermeture.

Une fois ces démarches et paiements effectués, vous ne serez plus redevable de cotisations sociales.

Veillez également à vérifier que toutes vos factures ont été réglées et qu’aucun encaissement n’est encore prévu.

La check-list de fermeture de micro-entreprise

1. Déclaration finale du chiffre d’affaires

• Déclarer le dernier chiffre d’affaires

– Déclaration mensuelle : le mois suivant la fermeture

– Déclaration trimestrielle : le mois suivant la fin du trimestre civil

• Régler les dernières cotisations sociales

• Vérifier que toutes les factures ont été encaissées

2. Impôt sur le revenu

• Remplir le formulaire 2042-C-PRO en ligne (mai/juin de l’année suivante)

• Indiquer le chiffre d’affaires du 1er janvier à la date de cessation

• Si versement libératoire : transmettre la déclaration dédiée au SIE

3. Contribution Foncière des Entreprises (CFE)

• Attendre l’avis potentiel de CFE

• Demander un dégrèvement au prorata au SIE avec justificatifs de fermeture

4. TVA (si redevable)

• Envoyer la dernière déclaration :

– CA3 sous 30 jours (régime réel normal)

– CA12 sous 60 jours (régime réel simplifié)

• Payer la TVA encore due

5. Formalités administratives complémentaires

• Informer les clients et partenaires professionnels

• Résilier les contrats d’assurance liés à l’activité

• Mettre à jour la situation auprès des organismes sociaux (France Travail, CAF…)

• Clôturer le compte bancaire professionnel après paiement des dernières charges

• Récupérer le certificat de radiation sur le site de l’INPI

Comment fermer son auto-entreprise : les étapes à suivre

Comment entreprendre une reprise d’activité ?

Vous pouvez redevenir auto-entrepreneur après la fermeture ou la radiation de votre micro-entreprise. Aucune période de carence n’existe depuis 2016. Selon la date de reprise, votre démarche sera considérée comme une reprise d’activité (année en cours + une année civile) ou comme une création.

Le code APE reste identique si vous réalisez la même activité. Il change si vous vous réorientez vers un autre domaine. Le SIRET reste le même tant que vous ne changez pas d’adresse. En cas de déménagement, seuls les cinq derniers chiffres (NIC) seront modifiés.

Après une radiation automatique, certaines conditions s’appliquent. Si vous avez été radié pour absence prolongée de chiffre d’affaires, vous devez avoir déclaré la cessation d’activité pour pouvoir repartir. En cas de dépassement des plafonds de chiffre d’affaires durant deux années de suite, vous devez patienter 2 ans avant de pouvoir revenir au régime de la micro-entreprise.

Les formalités à accomplir sont les mêmes que pour une première création.

La cessation temporaire d’activité

La mise en sommeil d’une micro-entreprise correspond à une suspension temporaire de votre activité. Pour l’effectuer, il suffit de transmettre le formulaire adapté au guichet unique. La durée maximale d’une mise en sommeil est d’un an, avec possibilité de la renouveler une fois. Durant cette période, vous déclarez un chiffre d’affaires égal à zéro et aucune cotisation ni taxe ne vous est facturée.

Questions fréquentes

Combien de temps faut-il pour obtenir son statut d’auto-entrepreneur ?

Après avoir compléter votre dossier en ligne avec l’ensemble des pièces justificatives, L’INSEE vous attribue un numéro Siret sous 2 à 6 semaines en général. Dès la réception de cet identifiant d’entreprise, vous pouvez commencer à exercer.

Notre conseil : remplissez le formulaire avec vigilance pour éviter toute erreur ou rejet de dossier.

Quels documents sont nécessaires pour s’inscrire comme auto-entrepreneur ?

Les documents à fournir pour devenir auto-entrepreneur dépendent de l’activité envisagée.

Quelle que soit la profession ou votre situation, vous devez fournir :

  • Une copie de votre pièce d'identité de l'entrepreneur

  • Un justificatif de domiciliation de votre future auto-entreprise avec l'adresse clairement identifiable : une facture datée de moins de 3 mois, si vous choisissez de domicilier votre activité chez vous

Selon l’activité :

  • Une copie de l'autorisation d'exercice de l'activité, du diplôme ou du titre

  • Un justificatif de l’expérience professionnelle

  • Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation datée et signée de votre main

  • Une copie authentique de la déclaration relative à l'insaisissabilité des biens immobiliers non affectés à l'activité professionnelle

Si vous exercez depuis chez vous :

  • Une autorisation du propriétaire, un justificatif de l’hébergeur

Peut-on être auto-entrepreneur et salarié en même temps ?

Oui ! Le cumul des deux statuts est autorisé, quel que soit le type de contrat salarié : CDI, CDD, alternance ou interim. Les stagiaires peuvent également devenir auto-entrepreneurs.

Attention toutefois, ce sont les clauses de votre contrat qui peuvent limiter votre droit à exercer une activité indépendante. En dehors de ça, vous pouvez cumuler auto-entreprise et salariat.

Votre nouvelle activité ne doit pas avoir de lien avec votre profession salariée. Il vous est interdit de facturer son propre employeur en tant qu’auto-entrepreneur. De même, le devoir de loyauté vous impose de ne pas concurrencer ni utiliser les moyens de l’employeur.

Enfin, vous cotisez et déclarez vos revenus pour chaque activité séparément.

Auto-Entrepreneur et salarié : est-il possible de cumuler ?

Comment déclarer son chiffre d’affaires d’auto-entrepreneur ?

Vous déclarez votre chiffre d’affaires depuis votre espace personnel sur le site de l’Urssaf.

Lorsque vous devenez auto-entrepreneur, vous choisissez la périodicité à laquelle vous déclarez votre chiffre d’affaires : soit mensuellement, soit trimestriellement.

Vous avez 3 mois à compter de la création de votre auto-entreprise pour effectuer cette première déclaration.

En micro-entreprise, vous ne devez déclarer que le chiffre d'affaires réellement encaissé, c’est-à-dire les montants effectivement perçus sur votre compte.

Par exemple, si vous avez facturé un client au mois de mai mais qu’il ne vous a pas encore payé, son paiement ne fait pas partie des sommes touchées durant le mois de mai puisqu’il n’est pas encore arrivé sur votre compte !

Quelles sont les charges sociales d’un auto-entrepreneur ?

Les charges varient selon l’activité exercée. Cependant les cotisations sociales, les taxes pour frais de chambre consulaire ainsi que la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) sont des charges induites à tous les entrepreneurs.

Comment fonctionne le versement libératoire pour un auto-entrepreneur ?

Le versement libératoire s’effectue tout au long de l’année (mensuellement ou trimestriellement), en même temps que la déclaration du chiffre d’affaires.

Pour rappel, le versement libératoire permet de verser l’impôt sur le revenu (IR) tout au long de l’année, en même temps que les cotisations sociales.

Lors de votre déclaration annuelle de revenus, vous déclarez les montants de chiffre d’affaires encaissés mais vous n’avez pas d’impôt à payer au titre de votre auto-entreprise.

Un auto-entrepreneur a-t-il droit aux arrêts maladie ?

Vous avez droits aux indemnités journalières si vous remplissez les conditions suivantes :

  • Être inscrit à un régime obligatoire de la sécurité sociale depuis au moins un an (12 mois continus d’affiliation). Si vous étiez soumis à un autre régime lors d’une précédente activité professionnelle, la période d’affiliation peut être comptée s’il n’y a pas eu d’interruption entre vos deux activités.

  • Être en activité au moment de l’arrêt de travail ou bénéficier d’un maintien de droit, à la date d’un certificat médical d’incapacité de travail.

  • Être à jour dans le paiement de vos cotisations sociales

  • Avoir un revenu annuel supérieur à 4 208,80 euros après abattement

À propos de l'auteur
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Léonie Barbosa-Costa

Titulaire d’un double diplôme en conception-rédaction, Léonie souhaite accorder une place majeure à l’écriture dans sa vie professionnelle. Elle rejoint l’équipe en charge du blog et de l’académie, pour faciliter l’accessibilité des contenus du Portail Auto-Entrepreneur.

À propos de l'expert
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Jeanne Escure

Jeanne accompagne les auto-entrepreneurs depuis 2020. En pilotant une équipe de conseillers spécialisés dans les démarches de post-immatriculation puis une équipe dédiée aux démarches de modification et de cessation d'entreprise elle a développé une expertise certaine sur le sujet.

L'article "Statut auto-entrepreneur de la création à la réussite : un guide pratique pour lancer votre activité !" est noté 4,3 / 5 sur 2838 avis de lecteurs.