Charges auto entrepreneur : comment les calculer ?
Le régime d’auto-entrepreneur est connu pour sa facilité de gestion et sa comptabilité allégée. Avec des charges calculées directement sur le chiffre d’affaires, évaluer sa rentabilité semble être un jeu d’enfant. Oui, mais êtes-vous sûr de n'avoir rien oublié ? On vous fait l'inventaire de toutes les choses auxquelles vous devez penser dans le cadre de votre auto-entreprise.
En bref
Découvrez comment calculer efficacement vos charges en tant qu'auto-entrepreneur, comprenant :
- les frais de communication
- les frais de vente
- les frais fixes
- les cotisations sociales
- les taxes pour frais de chambre consulaire
- la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)
- la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
- les impôts sur le revenu, ainsi que les assurances et frais bancaires.
Ne manquez pas cette opportunité de maîtriser les bases essentielles pour assurer le succès de votre micro-entreprise !
Les frais liés à votre activité d’auto-entrepreneur
Quelle que soit votre activité, vous avez sans aucun doute des frais à prendre en charge pour développer votre micro-entreprise.
Les frais de communication
- La mise en place et la gestion d’un site Internet : hébergement, création, gestion…
- La publicité : petites annonces, publicités sur les réseaux sociaux...
- Les supports papier : cartes de visite, flyers, plaquettes…
La vente de vos produits
- Les frais de déplacement pour livrer vos clients ou vous rendre à des événements professionnels
- Les emplacements sur les foires, marchés, salons, etc.
- Les emballages : sacs et sachets, papiers cadeaux, emballages pour expédition
- Les frais postaux que vous pouvez répercuter sur vos clients mais pas toujours en totalité.
La plupart de vos charges sont liées au volume des ventes et ne sont pas connues d’avance. Il est toutefois indispensable d'essayer d'anticiper ces frais car ils peuvent diminuer votre rentabilité. Rappelez-vous en effet que ces frais professionnels ne sont pas déduits de votre chiffre d’affaires lors du calcul de vos cotisations sociales.
Les frais fixes
Il s'agit de toutes vos factures régulières, et tous les achats que vous effectuez de façon récurrente, qui sont donc plus faciles à prendre en compte dans le calcul de votre rentabilité. Pensez bien à tout !
Cela concerne par exemple :
-
L'énergie : gaz, électricité, essence
-
La connectivité : forfait téléphone, internet
-
La matière première : aliments de base, matériaux...
-
Les fournitures : cartouches d'imprimante, papier, instruments ou outils à renouveler régulièrement...
Notez que vous avez l'obligation de tenir un registre des achats si vous êtes :
- Commerçant vendant des marchandises, des objets, des fournitures ou des denrées
- Fournisseur de prestations d'hébergement
Les taxes et cotisations
1 - Les cotisations sociales
Dès lors que l’on parle des charges liées à l’auto-entreprise, on pense aux cotisations sociales.
Les taux appliqués aux micro-entrepreneurs sont les suivants :
- 12,30 % du CA pour la vente de marchandises (BIC)
- 21,2 % du CA pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BNC)
- 21,1 % du CA pour les autres prestations de services et les professions libérales relevant du régime général (BNC)
- 21,2 % pour les activités libérales relevant de la CIPAV pour leur retraite (BNC)
- 6 % pour la location de meublés de tourisme classés
L'ensemble de ces taux sont fixés selon les articles 34 à 35 A du Code général des impôts (BIC) et articles 92 à 103 du Code général des impôts (BNC).
Bon à savoir
Si vous bénéficiez de l’ACRE (Exonération du début d’activité de création ou de reprise d’entreprise), vous profitez d'un taux réduit durant votre première année d'activité.
2 - Les taxes pour frais de chambre consulaire
Ces taxes sont perçues par les Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) ainsi que les Chambres de Métiers et de l'Artisanat (CMA) à partir de la seconde année d'activité.
Elles ne concernent pas les activités libérales.
Les taxes pour frais de chambre consulaire sont proportionnelles au chiffre d'affaires de l’auto-entrepreneur :
- 0,015 % pour la vente de marchandises, restauration, hébergement
- 0,044 % pour les prestations de services
- 0,48 %* pour les prestations de services artisanales
- 0,22 %** pour l'achat revente pour un artisan
- 0,007 % pour les artisans en double immatriculation CCI/CMA
* 0,65 % en Alsace et 0,83 % en Moselle** 0,29 % en Alsace et 0,37 % en Moselle
3 - La Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)
La contribution à la formation professionnelle (CFP) est due par tous les auto-entrepreneurs.
Le montant de cette taxe est calculé selon un taux fixe appliqué sur le chiffre d’affaires :
- 0,20 % du CA pour les commerçants et professions libérales non réglementées
- 0,20 % du CA pour les professions libérales réglementées
- 0,30 % du CA pour les artisans et les prestations de services BIC
Pour en savoir plus : BIC ou BNC : Quelles différences pour votre activité ?
Bon à savoir
Les cotisations sociales, les taxes pour frais de chambre consulaire et la CFP sont toutes trois calculées lors de la déclaration (mensuelle ou trimestrielle) du chiffre d’affaires à l’Urssaf. L’auto-entrepreneur les règle donc toutes en même temps.
4 - La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est un impôt local dont sont redevables toutes les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs. Vous êtes concerné par cet impôt même si vous travaillez depuis chez vous ou exclusivement au domicile de vos clients.
Chaque commune fixe son taux d’imposition. Ce taux est ensuite appliqué sur la valeur locative des biens utilisés par votre micro-entreprise au cours de l'année N-2.
Montant de la CFE = taux d’imposition x base d’imposition sur la valeur locative des biens
Si vous travaillez depuis chez vous, les impôts appliqueront ce taux sur une base minimale, dont le montant varie selon votre chiffre d’affaires en N-2 (227 euros minimum en 2022).
La CFE doit être réglée au plus tard le 15 décembre de chaque année.
Le saviez-vous ?
Selon votre domaine d’activité, vous pouvez bénéficier d’une exonération de CFE. C’est le cas, par exemple, des propriétaires louant une partie meublée de leur propre maison, des sportifs, des pêcheurs, des exploitants agricoles, des artistes, des artisans (sauf ceux qui exploitent de la matière première comme les boulangers), des vendeurs indépendants à domicile ou encore des enseignants.
5 - Les impôts sur le revenu
L’auto-entrepreneur est un entrepreneur individuel. Ses revenus d’activité sont de ce fait imposés à l’impôt sur le revenu (IR), et non sur les sociétés (IS).
Pour déclarer vos revenus aux services fiscaux, vous devez remplir le formulaire 2042 C PRO.
Vous êtes imposé au barème progressif de l’impôt sur le revenu
Pour calculer votre revenu imposable, les impôts appliqueront un abattement forfaitaire (selon l'article 50-0 du Code général des impôts) sur votre chiffre d’affaires annuel. Le taux de cet abattement dépend de votre catégorie d’activité :
- 71 % pour les activités d’achat / vente et de location de logements (votre revenu imposable est donc égal à 29 % de votre chiffre d’affaires)
- 50 % pour les prestataires de services commerciaux et artisanaux (votre revenu imposable est donc égal à 50 % de votre chiffre d’affaires)
- 34 % pour les professions libérales réglementées et non réglementées (votre revenu imposable est donc égal à 66 % de votre chiffre d’affaires)
Vous avez opté pour le versement libératoire de l’impôt
Le versement libératoire vous permet de payer votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations sociales.
Dans ce cas, votre impôt n’est pas calculé selon le barème progressif, mais selon un taux fixe qui dépend de votre catégorie d’activité (article 151-0 du CGI) :
- 1 % pour les activités de vente ou de prestations d'hébergement (à l'exclusion de la location de locaux d'habitations meublés dont le taux est de 1,7 %),
- 1,7 % pour les activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
- 2,2 % pour les activités de prestations de services ou les activités libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC)
Pour aller plus loin : Tout savoir sur la fiscalité en auto-entreprise
Les assurances et frais bancaires
1 - La mutuelle santé
Pour les salariés, la mutuelle de prévoyance santé est en partie prise en charge par l’employeur, ce qui permet à tous d’avoir accès à une mutuelle à moindres frais.
Si votre auto-entreprise constitue une activité secondaire et que vous conservez un poste de salarié comme activité principale, vous continuez à bénéficier de votre mutuelle d’entreprise pour couvrir vos dépenses de santé.
De même, si votre conjoint est salarié, vous avez la possibilité de bénéficier de sa mutuelle santé d’entreprise, tout comme vos enfants.
Mais si vous êtes indépendant en activité principale et que vous ne pouvez pas profiter de la mutuelle de votre conjoint, vous devrez financer votre mutuelle par vos propres moyens.
Si vous êtes célibataire et sans enfants, comptez entre 30 € et 40 € par mois en moyenne pour votre mutuelle santé. Le montant de votre cotisation dépend bien sûr des niveaux de garantie souscrits et peut augmenter selon le nombre de personnes que vous assurez avec vous (enfants).
Information importante
Les cotisations sociales versées pour votre mutuelle ne sont pas déductibles de votre revenu imposable. En effet, puisque vous bénéficiez d’un régime micro-fiscal (sans possibilité de déduire les charges réelles), vous ne pouvez pas bénéficier du dispositif Madelin qui permet aux TNS la déduction fiscale des cotisations sociales.
2 - Les assurances
Selon votre activité en micro-entreprise, certaines assurances sont préférables, voire obligatoires. D’autres méritent d’être choisies au cas par cas.
Une assurance multirisque
Quelle que soit votre activité, l’assurance multirisque est presque incontournable. En effet, elle prend en charge la perte de votre matériel de travail ou stock. Cette assurance peut intervenir en cas d’actes de vandalisme, de vol, d’incendie, d’inondation… Il s’agit donc de l’assurance n°1 pour assurer vos arrières en cas de problèmes.
Bien sûr, son montant varie selon la valeur de ce que vous assurez et les garanties auxquelles vous souscrivez.
Une assurance voiture professionnelle
Si vous utilisez un véhicule dans le cadre de votre activité, vous devez souscrire une assurance voiture professionnelle.
Cette garantie vous indemnise non seulement pour les dégâts causés à votre véhicule en cas d’accident, mais aussi de la valeur du matériel que vous transportez. Ayant un coût beaucoup plus élevé qu’une assurance personnelle, il est essentiel de comparer plusieurs devis avant de souscrire ce type d’assurance.
Une responsabilité civile professionnelle (RC Pro)
La RC Pro est fortement conseillée et parfois même obligatoire, comme c'est le cas pour les activités du BTP (avec la Garantie Décennale).
Cette assurance est en quelque sorte votre ange gardien puisqu’elle vous couvre si quelqu’un se blesse avec votre matériel ou si un client est victime d’un accident à cause d’un produit que vous lui avez vendu.
Une protection juridique
Selon votre activité, une protection juridique peut être la bienvenue.
Ce type de contrat peut être intéressant si vous exercez par exemple une activité de guide de montagne, de chauffeur VTC ou même de traiteur.
Pour aller plus loin : Tout savoir sur les assurances en auto-entreprise
3 - Les frais bancaires en micro-entreprises
L’article 39 de la loi PACTE de 2019 contraint les auto-entrepreneurs dont le chiffre d'affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives à ouvrir un compte bancaire dédié à leur activité professionnelle.
L’objectif ? Lutter contre la fraude fiscale en obligeant les micro-entrepreneurs à pouvoir justifier toutes les rentrées et sorties d’argent.
Cela n’implique pas nécessairement l’ouverture d’un compte bancaire professionnel en micro-entreprise. Ce compte dédié peut en effet être un compte courant classique.
Selon votre activité, un compte bancaire professionnel peut toutefois être une bonne option. Vous devrez toutefois anticiper des frais supplémentaires, notamment si vous optez pour un terminal de paiement.
Selon les services que vous souhaitez et si vous choisissez ou non un compte professionnel, il vous faudra compter en moyenne de 7 € à 30 € de frais bancaires mensuels.
Pour aller plus loin : Tout savoir sur le compte bancaire en auto-entreprise
4 - Vos congés
Dites-vous également que vous prendrez sans doute quelques jours ou semaines de vacances dans l’année et que, pendant ce temps, aucun chiffre d’affaires ne sera généré...
N’oubliez pas d’anticiper ces périodes creuses au moment de fixer vos prix.
Vous avez désormais en tête l'ensemble des charges à prendre en compte dans le calcul de la rentabilité de votre auto-entreprise. Cet exercice, s'il peut vous paraitre fastidieux de prime abord, vous aidera à ajuster vos tarifs ou réduire vos coûts. À vos calculettes !
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