S'associer en auto-entrepreneurs, oui, mais comment procéder ? On fait le point !
Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE)
Si la coopération est durable, les auto-entrepreneurs peuvent opter pour le GIE afin d’allier leurs compétences et mutualiser leurs dépenses, tout en conservant les avantages du régime simplifié de la micro-entreprise. En effet, en micro-entreprise vous profitez d’un régime fiscal et social simplifiés. Simplification du calcul de vos cotisations, affranchissement de la TVA ou encore abattement sur votre chiffre d’affaires pour déterminer votre revenu, vous voilà bien loti !
Cette structure de GIE permet de coopérer dans un cadre plus souple que celui d’une société. Les collaborateurs entrepreneurs définissent ainsi eux-mêmes les règles de fonctionnement lors de la rédaction des statuts du GIE dans un contrat constitutif. Ils peuvent alors proposer en toute légalité une offre globale à leurs clients et n’émettre qu’une seule facture.
Toutefois, le GIE sera constitué sur un temps défini à l’avance, correspondant à celui nécessaire pour accomplir la mission. Par ailleurs, les micro-entrepreneurs seront solidairement responsables sur leur patrimoine personnel de toutes les dettes du GIE, même si elles ne sont pas de leur fait.
Bon à savoir
Vous pouvez créer votre Groupement d’Intérêt Économique (GIE) sans disposer de capital social. En revanche, les frais de création sont incompressibles quelle que soit votre situation :
- 125 € pour l’enregistrement du contrat constitutif auprès du SIE (Service des Impôts des Entreprises)
- De 70,40 € à 93 € TTC lorsque vous vous inscrivez auprès du greffe du tribunal de commerce
Pour constituer un GIE entre micro-entreprises, vous devrez :
- Rédiger le contrat constitutif en autant d'exemplaires que de signatures, ainsi que 4 supplémentaires destinés aux formalités. Les exemplaires enregistrés doivent être timbrés.
- Les faire enregistrer auprès du Service des Impôts.
- Demander l’immatriculation du GIE via le Guichet Unique.
Le contrat de partenariat commercial
Cette autre forme d'association entre auto-entrepreneurs est adaptée dans le cadre d’une collaboration plus ou moins continue, avec l’objectif de développer une activité commerciale. À titre d’exemple, on pourra citer celui d’un apporteur d’affaires démarchant des clients pour le compte d’un autre micro-entrepreneur.
Chaque collaborateur utilisera ses compétences dans le but d’atteindre un objectif commun. Toutefois les deux auto-entrepreneurs resteront autonomes sur le plan juridique et financier. Chacun fonctionnera également de manière indépendante, sans lien de subordination à l’égard de l’autre. Il est donc primordial d’encadrer cette relation par un contrat, appelé contrat de partenariat.
Lors de la rédaction d’un tel contrat, certaines clauses sont obligatoirement mentionnées :
- La nature du partenariat où seront indiqués l’objet du contrat et l’identité des différents collaborateurs
- La raison sociale et l’adresse enregistrée du partenariat
- La nature de l’activité
- Le contenu des prestations où seront détaillées les tâches de chacun des micro-entrepreneurs
- Une clause de confidentialité
- Les tarifs des prestations
- Les modalités de paiement, en précisant si des acomptes, un échéancier ou des pénalités de retard seront mis en place
- La durée du partenariat, s’il s’agit d’une collaboration sur un temps déterminé
- Les modalités de règlement de litiges : comment le contrat peut être résilié et quel tribunal pourra appliquer le droit en cas de litiges entre les parties
La Société en Participation (SEP)
Les auto-entrepreneurs qui souhaitent s’associer dans le cadre d’appels d’offres ou d’un regroupement de leur savoir-faire peuvent enfin faire le choix de la Société En Participation (SEP). La Société En Participation est un modèle de souplesse car elle n'a pas de personnalité juridique : il s’agit d’un simple contrat de coopération entre les associés.
Le coût de création est nul et les formalités réduites puisqu’il ne nécessite pas d’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Il n’y a par ailleurs pas de capital social minimum imposé. Bien que les associés travaillent sur un projet commun, le lien les unissant n’est pas obligatoirement connu de leurs clients et fournisseurs.
La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) sera votre organisme référent pour la constitution de votre dossier, l’élaboration de votre projet et vos questionnements liés à la création d’une SEP.
Information importante
Depuis le 1er janvier 2023, tout dossier de création, de modification et de cessation d'entreprise doit être déposé directement sur le guichet unique. Cette nouvelle plateforme gérée par l'INPI redistribuera ensuite vos informations et documents aux organismes référents (CCI, CMA, Urssaf, greffe du tribunal de commerce, organismes de sécurité sociale, services des impôts, etc.).