Quel est votre état d'esprit en tant qu’auto-entrepreneurs au sortir de la crise sanitaire ? Quel a été l'impact de la crise sur votre activité ? Avez-vous profité des aides ? Et surtout, comment voyez-vous votre activité d'auto-entrepreneur actuellement ? Voici les 5 grands enseignements que l'on peut tirer des réponses à notre baromètre.
Cette année, le Portail Auto-Entrepreneur a mené sa propre enquête afin de prendre le pouls des auto-entrepreneurs en France. Le but ? En savoir plus sur leurs difficultés, leurs espoirs, mais aussi leurs réussites, après presque deux années de crise sanitaire du Covid-19.
Le bilan en quelques mots
Contrairement aux idées reçues, la situation reste globalement positive. Le statut de l’auto-entreprise séduit toujours autant, même après 12 ans d’existence. En 2020, la France a en effet enregistré près de 550 000 nouvelles micro-entreprises et ce record risque bien d’être de nouveau battu cette année.
Si la situation a été difficile moralement et économiquement pour tous, la grande majorité des entrepreneurs a néanmoins réussi à traverser la crise sanitaire. Ceux qui s’en sont le mieux sortis sont les auto-entrepreneurs exerçant une activité de conseil, de bien-être ou de service à domicile, car, motivés d’abord par un désir d’être indépendants et autonomes, ils sont parvenus à tirer parti de la situation pour pouvoir continuer à travailler.
Soutenus par les aides de l’État français et notamment le fonds de solidarité, les travailleurs indépendants sont majoritairement reconnaissants des prises de décision du gouvernement à leur égard. Cependant, nombreux sont ceux qui nous ont signalé une difficulté à accéder à ce soutien et un manque de clarté de la part des institutions.
Les 5 grands constats du baromètre 2021
Constat numéro 1 : Devenir auto-entrepreneur, un choix de vie plutôt qu’un choix par défaut
Premier enseignement rassurant : l’envie de réaliser un projet personnel est la principale motivation pour la moitié des entrepreneurs interrogés. D’après les réponses du baromètre, beaucoup mettent en avant le souhait d’être leur propre patron et de pouvoir maîtriser leur emploi du temps. Un désir de liberté qui se combine pour certains avec un rejet du salariat. Pour 59 %, créer son auto-entreprise est une décision prise pour aller vers plus d’autonomie dans sa vie professionnelle.
Face à ce constat positif, un autre chiffre éloquent à retenir : parmi toutes les personnes interrogées, 4 % seulement envisagent de retrouver un emploi salarié. Autrement dit, 96 % des auto-entrepreneurs se voient continuer sur la voie de l’indépendance à court comme à moyen terme ! Le statut d’auto-entrepreneur est en effet la porte d’entrée vers une liberté professionnelle largement plébiscitée.
Cette envie de liberté s'accompagne souvent d’une recherche de sens pour son activité professionnelle : « Réaliser un projet qui me tenait à cœur » arrive en tête des raisons pour lesquelles le choix de l’auto-entreprise s’est imposé pour 48,5 % des sondés.
Enfin, ce baromètre ne nous a pas permis de quantifier le principal défaut attribué à ce statut. En effet, chez ses détracteurs, la création d’une auto-entreprise serait subie par une partie des travailleurs indépendants. Parmi les personnes sondées, le seul argument qui s’en rapprocherait le plus serait « l’impossibilité de trouver un poste salarié » pour 18 % d’entre-deux. Attention cependant : d’une part, cette position est loin d’être majoritaire, et d’autre part, cela ne signifie pas que c’est le choix de l’auto-entreprise qui a été subi, mais plutôt celui de l’indépendance.
Constat numéro 2 : la crise sanitaire, source d’opportunité
Si la pandémie a provoqué l’arrêt temporaire de nombreuses activités, mettant en difficulté les entrepreneurs qui étaient alors confinés chez eux, elle s’est parfois révélée comme une source de développement pour d’autres secteurs. Les services de livraison de colis et les coursiers à vélo ont évidemment connu une augmentation exponentielle de leur activité grâce au boom contraint de la vente en ligne. Mais ce ne sont pas les seuls : au Portail Auto-Entrepreneur, nous avons remarqué une hausse de 26 % des créations d’entreprises proposant des services liés au bien-être physique et mental.
Avec plus de temps pour questionner leur mode de vie, certains ont par ailleurs saisi l’occasion pour sauter le pas et mettre à profit leurs compétences en se lançant enfin à leur compte. Activité secondaire en plus de leur emploi salarié ou passage assumé à la vie d’indépendant, le régime simplifié de la micro-entreprise séduit de nombreuses professions dites « intellectuelles » grâce à sa grande flexibilité (comme les consultants, les ingénieurs ou encore les professeurs indépendants).
Constat numéro 3 : le fonds de solidarité, une aide « vitale » plébiscitée par les auto-entrepreneurs en difficulté
Confinement, couvre-feu, restrictions, jauges et limites de déplacement... Bientôt deux ans que le Coronavirus a conduit de nombreux indépendants à travailler en dents de scie. Entre ralentissements forcés et périodes de forte reprise, à quel point le chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs a-t-il été impacté ?
Pour beaucoup, les aides ont été la clé de la survie. Le fonds de solidarité a été le dispositif le plus populaire et plébiscité des auto-entrepreneurs. En effet, pas moins de 91 % des personnes interrogées qui ont reçu une aide de l’État ont bénéficié du fonds de solidarité, et la majorité d’entre eux l’ont accueilli avec gratitude et soulagement.
« Le fonds de solidarité m'a aidé à survivre et à ne pas baisser les bras. »
Constat numéro 4 : des aides de l’État jugées complexes et peu accessibles
« J'ai eu de la chance sur la période de référence, mais ça aurait pu être catastrophique. L'évolution des conditions d'éligibilité et les délais pour toucher l'aide ont été problématiques et la cause de beaucoup de stress. »
En réalisant notre enquête, nous avons tout de même comptabilisé une proportion importante d’auto-entrepreneurs n’ayant reçu aucune aide : 38 %. Au-delà de ne pas remplir tous les critères demandés, la difficulté et l’inintelligibilité des démarches ont été de réels barrages pour les professionnels interrogés qui n’ont bénéficié d’aucun soutien financier. Certes, le soutien de l’État a été efficace pour ceux qui ont pu y avoir droit, mais il a aussi pu être perçu comme difficile d’accès et ce en particulier à cause de la difficulté des démarches à réaliser pour connaître ses droits, remplir les documents demandés et trouver les bons interlocuteurs.
Un problème malheureusement banal puisque la complexité des démarches administratives est déjà une difficulté vécue par les auto-entrepreneurs au quotidien, hors des temps de crise.
La complexité est d’ailleurs le terme qui est le plus revenu, notamment à cause des conditions sans cesse changeantes et de plus en plus strictes pour accéder aux aides. Les répondants ont d’ailleurs salué le travail de décryptage du Portail Auto-entrepreneur qui a mis à jour ses assistants virtuels et ses articles de façon continue pendant plus d’un an et demi de crise.
Constat numéro 5 : les auto-entrepreneurs confiants dans leur avenir malgré les incertitudes
La période actuelle n’est simple pour personne : la pandémie a mis un sacré coup au moral des troupes et la faible visibilité que nous donne la reprise économique et les potentielles nouvelles vagues de Covid n’arrangent pas vraiment les choses. Notre baromètre le confirme : nos répondants s’attribuent la note de 5,4 sur 10 pour parler de leur moral.
Pourtant, la grande majorité reste confiante quant à la reprise et souhaite continuer de faire prospérer ses activités. Aujourd'hui, nous n’avons aucun doute sur la pérennité du statut auto-entrepreneur pour ceux qui font le choix de l’indépendance.
Curieux de découvrir l’ensemble des résultats dans le détail ? Nous vous donnons accès au baromètre des auto-entrepreneurs dans sa version complète.
Les équipes du Portail Auto-Entrepreneur ont à cœur de proposer un accompagnement adapté et des réponses utiles à toutes et à tous. Nous souhaitons remercier chaleureusement les nombreux répondants qui ont partagé leur quotidien avec nous, et nous ont aidés à faire émerger ces 5 grandes tendances 2021 sur la micro-entreprise en France.
