Charges en freelance : découvrez notre guide complet !

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Mis à jour le 27.11.2025

Quand on se lance en freelance, une question revient systématiquement : quelles seront mes charges ? Cotisations sociales, frais professionnels… le sujet peut vite sembler complexe, surtout lorsque les règles varient selon le statut juridique choisi. Pourtant, bien comprendre ces coûts est essentiel pour fixer ses tarifs, anticiper sa trésorerie et choisir la forme d’entreprise la plus adaptée à son activité. Dans cet article, nous vous proposons un guide complet, à jour et facile à comprendre, pour comparer les charges d’un freelance selon qu’il exerce en micro-entreprise, entreprise individuelle, EURL ou SASU.

L’essentiel à connaître

  • On parle de charges pour évoquer les cotisations sociales et les frais professionnels liés à l'activité (charges fixes et charges variables)
  • En plus de cela, , les impôts dus selon le statut sont à prendre en compte
  • Vos charges varient selon la forme juridique de votre entreprise : entreprise individuelle, micro-entreprise, EURL ou SASU.
  • Le montant de vos charges peut également varier selon le régime d’imposition, le chiffre d’affaires déclaré ou encore l’ancienneté de votre entreprise.
  • Selon la forme juridique, les freelances peuvent déduire leurs frais professionnels.
  • La TVA peut être exonérée sous certaines conditions, notamment si vous êtes en micro-entreprise.
  • Un suivi comptable rigoureux est essentiel pour optimiser la gestion des charges et éviter les erreurs fiscales.
  • Un expert-comptable n’est pas toujours nécessaire, tout dépendant de la forme juridique de votre entreprise (une fois de plus!).

Qu’appelle-t-on charges en freelance ?

Lorsqu’on parle de charges, on désigne l’ensemble des dépenses obligatoires ou nécessaires à l’activité d’un freelance. Elles constituent le coût réel de son entreprise, quel que soit son statut juridique. Ces charges se divisent en deux grandes catégories : les charges obligatoires, communes à tous et celles liées à l’activité exercée.

Les charges obligatoires

Elles sont imposées par la loi et s’appliquent à tous les freelances, même si leurs modalités varient selon le statut juridique. On parle donc de cotisations sociales, qui financent la retraite, la santé, la prévoyance, la formation ou encore les allocations familiales. Leur mode de calcul dépend du statut : chiffre d’affaires (micro-entreprise), bénéfice (EI/EURL) ou rémunération (SASU).

Les autres frais

Outre ces cotisations, certains frais non considérés comme des charges sont incontournables :

  • Les impôts, comme l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS).
  • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), due par la plupart des freelances à partir de la deuxième année d’activité.
  • La contribution à la formation professionnelle (CFP), une contribution annuelle qui permet de financer tout ou partie de certaines formations.
  • La TVA, lorsqu’elle doit être collectée et reversée.

Ces charges sont incontournables : elles s’appliquent dès que l’activité génère des revenus… et parfois même lorsqu’il n’y en a pas (ex : rémunération en SASU ou cotisations minimales en EURL/EI réel).

Les charges liées à l’activité (frais professionnels)

Il s’agit cette fois des dépenses nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. Elles varient d’un freelance à l’autre, en fonction de son métier, de sa clientèle ou de son organisation de travail.

On y trouve notamment :

  • les achats de matériel informatique ou bureautique,
  • les abonnements logiciels,
  • les frais de coworking ou de locaux,
  • les frais de déplacement et de repas,
  • les assurances professionnelles,
  • la sous-traitance et les prestations externes.

Selon le statut, ces charges peuvent être déductibles du bénéfice imposable (EI au réel, EURL, SASU) ou non déductibles (micro-entreprise, compensée par un abattement forfaitaire).

 

Bon à savoir

Les charges freelance regroupent à la fois les obligations légales (cotisations, contributions) et les frais nécessaires au quotidien de l’activité. Bien comprendre cette distinction permet d’anticiper son budget, de choisir un statut adapté et d’optimiser sa rémunération.

Quelles sont les charges en freelance ?

Lors de la création de son activité, chaque travailleur indépendant doit sélectionner la forme juridique la plus cohérente avec son projet. Ce choix conditionne le mode de calcul des charges sociales, la façon dont les revenus seront imposés, le niveau d’exigence comptable et, in fine, le montant que l’entrepreneur pourra effectivement percevoir.

Les charges sociales en micro-entreprise

En micro-entreprise, les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires réellement encaissé.

Le système est volontairement simple : pas de bénéfice à déterminer, pas de régularisation annuelle, seulement un pourcentage fixe appliqué au montant facturé.

Les taux de cotisations sociales varient selon la nature de l’activité :

  • 12,3 % du CA pour les activités de vente de marchandises / fourniture de logement (micro-BIC “commerce”).
  • 21,2 % du CA pour les prestations de services commerciales ou artisanales (micro-BIC “services”).
  • 24,6 % du CA pour les prestations de services libérales non-réglementées (micro-BNC).
  • 23,2 % du CA pour les prestations libérales relevant de la CIPAV (micro-BNC).

Autrement dit, si vous ne faites pas de chiffre d’affaires, vous ne payez pas de cotisations !

Les micro-entrepreneurs qui débutent peuvent bénéficier de l’ACRE, une aide qui réduit leurs taux de cotisations durant leur première année d’activité. L’avantage principal du régime reste sa simplicité, mais il s’accompagne d’une limite importante : aucune dépense professionnelle ne peut être déduite, ce qui peut être pénalisant pour les freelances dont les frais sont élevés.

Auto-Entrepreneur : quelles cotisations sociales et fiscales ?

Les charges sociales en entreprise individuelle

En Entreprise Individuelle au régime réel, les charges sociales sont calculées sur le bénéfice réellement réalisé, c’est-à-dire la différence entre les recettes et l’ensemble des dépenses professionnelles déductibles.

Contrairement au régime micro-entrepreneur, où les cotisations reposent sur le chiffre d’affaires, l’EI permet donc de déduire intégralement les frais engagés avant calcul des cotisations. C’est un avantage important pour les freelances qui supportent des charges élevées (logiciels, sous-traitance, matériel, déplacements, etc.). En contrepartie, la gestion comptable et la prévision de trésorerie sont plus techniques.

L’entrepreneur individuel dépend du régime des travailleurs indépendants, ce qui signifie que ses cotisations sociales évoluent en fonction de son revenu réel. Elles couvrent l’ensemble de sa protection sociale : assurance maladie-maternité, indemnités journalières, allocations familiales, retraite de base et complémentaire, invalidité-décès, ainsi que la CSG-CRDS (prélevée comme cotisation sociale et non comme impôt).

Le montant total des charges sociales représente généralement entre 35 % et 45 % du bénéfice, selon la nature de l’activité. Ce taux n’est pas fixe : chaque poste de cotisation possède son propre barème, révisé chaque année.

Le paiement fonctionne par acomptes provisionnels, établis sur la base du revenu de l’année précédente. Lorsque le bénéfice réel de l’année en cours est déclaré, une régularisation intervient : elle ajuste les cotisations à la hausse ou à la baisse, selon que l’entrepreneur a versé trop ou pas assez.

Enfin, si le bénéfice est faible, voire nul, les cotisations diminuent mécaniquement, puisque tout repose sur le revenu réellement généré. L’EI au régime réel reste donc un statut particulièrement pertinent pour les freelances qui ont des dépenses professionnelles importantes et souhaitent optimiser leur assiette sociale.

Les charges sociales en EURL

Les charges sociales en EURL dépendent du statut du gérant. Dans la majorité des cas, le gérant associé unique est travailleur non salarié (TNS), comme en entreprise individuelle. Les cotisations sont donc calculées soit sur la rémunération versée, soit sur le bénéfice (selon que l’EURL est imposée à l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés).

Le niveau de charges est proche de celui de l’EI au réel, avec un coût global qui tourne généralement autour de 40 à 45 % de la rémunération nette.

Ce fonctionnement offre une certaine flexibilité, notamment grâce à la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés. Comme en EI, les frais professionnels sont déductibles et permettent d’optimiser le revenu imposable.

En revanche, la couverture sociale reste plus limitée que celle d’un assimilé-salarié et la gestion administrative est plus lourde qu’en micro-entreprise.

Les charges sociales en SASU

Dans une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), le président rémunéré est affilié au régime général de la sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié. Il bénéficie ainsi d’une protection sociale proche de celle d’un salarié (maladie, maternité, retraite), à l’exception de l’assurance chômage. S’il ne se verse pas de rémunération, aucune cotisation n’est due, mais il ne bénéficie d’aucune couverture sociale via son mandat.

Le coût social de la SASU est plus élevé que dans les autres statuts. En moyenne, pour 1 € net perçu, la société doit supporter :

  • environ 54 % de charges patronales,
  • environ 28 % de charges salariales,
  • soit près de 82 % de charges sociales au total.

Ces taux varient selon la rémunération versée, car chaque type de cotisation (maladie, retraite, allocations familiales…) possède sa propre assiette et son propre barème. Plus la rémunération augmente, plus le montant global des cotisations progresse.

Le versement de dividendes à l’associé unique obéit à un régime différent : ils ne sont pas soumis aux cotisations sociales de l’Urssaf mais à la fiscalité des revenus mobiliers. Ils sont donc imposés :

  • soit au prélèvement forfaitaire unique de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux),
  • soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après un abattement de 40 %.

Pour les obligations déclaratives, la société doit transmettre une Déclaration Sociale Nominative (DSN) chaque mois et régler les cotisations via télépaiement, généralement au plus tard le 15 du mois suivant le versement du salaire. En cas de non-paiement, le dirigeant peut engager sa responsabilité personnelle.

La SASU offre une excellente couverture sociale et une grande souplesse dans la gestion de la rémunération, mais elle implique un coût social élevé et une gestion administrative plus rigoureuse.

Les autres frais à payer en freelance

Impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés

Le type d’imposition dépend du statut juridique ou du régime choisi.

Tout auto-entrepreneur est redevable de l’impôt sur le revenu. Son chiffre d’affaires est déclaré annuel puis, après abattement, est ajouté aux revenus de son foyer fiscal.

En auto-entreprise, les frais professionnels ne sont pas déductibles. Un abattement forfaitaire correspondant à l’activité est appliqué pour déterminer le revenu imposable. Une fois de plus, il varie selon l’activité exercée :

  • 71 % pour le commerce (achat et vente) et la location de logements (BIC)
  • 50 % pour les prestations de services (BIC)
  • 34 % pour les professions libérales et les prestations de services (BNC)

Un micro-entrepreneur a également la possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu : cet impôt est réglé en même temps que les cotisations sociales, tout au long de l’année. Cette option présente un véritable avantage pour les personnes ayant de nombreux frais professionnels ou des revenus élevés.

Calcul du revenu en auto-entrepreneur : à quoi ça sert ?

En entreprise individuelle au réel, en EURL à l’IR ou en micro-EURL, l’imposition se fait également à l’IR, mais cette fois sur le bénéfice réel (recettes – dépenses).

En EURL à l’IS et en SASU, l’entreprise est imposée à l’Impôt sur les Sociétés. Le taux normal est de 25 % sur le bénéfice. Un taux réduit de 15 % peut s’appliquer sur une partie du bénéfice pour les petites entreprises remplissant certaines conditions.

Ensuite, le dirigeant est imposé, à titre personnel, soit sur sa rémunération (IR), soit sur les dividendes éventuellement perçus (flat tax de 30 % ou barème progressif).

 

Information importante

Il est important de noter que dans le cadre de l’IR, les revenus d’un micro-entrepreneur sont imposés uniquement s’ils sont effectivement perçus, tandis qu’en IS, la société peut choisir de réinvestir ses bénéfices ou de verser une rémunération/dividende, ce qui impacte encore la fiscalité personnelle.

La cotisation foncière des entreprises

La CFE est un impôt local dû par la plupart des freelances. Elle dépend de la commune d’implantation et du niveau de chiffre d’affaires.

Elle est :

  • exonérée la première année d’activité,
  • ensuite due chaque année à partir du mois de décembre,
  • calculée sur la valeur locative des locaux professionnels ou, à défaut, sur une base minimale définie par la commune.

Le montant varie fortement selon les territoires : il peut aller de 100 à plus de 700 € par an pour un freelance travaillant depuis son domicile.

Certaines activités, zones géographiques ou situations (chiffre d’affaires inférieur à 5 000 €) permettent d’obtenir une exonération partielle ou totale.

La contribution à la formation professionnelle

Cette contribution finance les droits à la formation des indépendants.

Elle est due par tous les freelances, même lorsqu’ils n’ont aucun salarié.

Son montant est faible : il représente un pourcentage du chiffre d’affaires (en micro) ou un forfait basé sur le plafond annuel de la Sécurité sociale (en EI/EURL/SASU).

En moyenne, la CFP représente environ 0,1 % à 0,3 % selon l’activité.

Elle donne accès au financement de nombreuses formations via les fonds d’assurance formation (FAF).

La TVA en freelance

Le régime de TVA dépend du statut et du chiffre d’affaires.

En micro-entreprise, la plupart des freelances bénéficient de la franchise en base de TVA, ce qui leur permet de ne pas facturer la TVA tant que leur chiffre d’affaires ne dépasse pas :

  • 85 000 € pour les activités de vente,
  • 37 500 € pour les prestations de services.

Tant que ces seuils ne sont pas franchis, aucune déclaration de TVA n’est nécessaire. En cas de dépassement, le freelance devient redevable de la TVA dès le mois suivant.

En EI au réel, EURL ou SASU, l’entreprise est en principe redevable de la TVA. Elle facture la TVA à ses clients et peut récupérer la TVA sur ses achats professionnels. Cela peut être avantageux pour les freelances ayant des frais élevés ou travaillant principalement avec une clientèle professionnelle.

TVA et freelance en 2025 : seuils, obligations et mode d’emploi complet

Les frais professionnels

Les frais professionnels regroupent toutes les dépenses nécessaires au fonctionnement de l’activité : matériel informatique, logiciels, coworking, assurance, déplacements, marketing, etc.

Leur traitement dépend du statut :

  • En micro-entreprise, aucune dépense réelle n’est déductible. Le régime applique un abattement forfaitaire censé couvrir les frais.
  • En EI au réel, EURL ou SASU, toutes les dépenses professionnelles justifiées peuvent être déduites du bénéfice. Cela permet de réduire à la fois l’impôt et les cotisations sociales lorsque celles-ci sont calculées sur le résultat.

Bien gérer ses frais professionnels permet souvent d’optimiser sa rémunération nette.

Questions fréquentes

Comment choisir le statut le plus avantageux ?

En termes de charges, la micro-entreprise est généralement la solution la plus économique et la plus simple. Cependant, elle devient moins avantageuse lorsque le freelance a beaucoup de frais professionnels, car aucune dépense n’est déductible.

Dans ce cas, une EI au réel, une EURL ou une SASU peut permettre une meilleure optimisation malgré des cotisations plus élevées.

Le choix dépend principalement :

  • du niveau de chiffre d’affaires attendu,
  • du montant des frais professionnels,
  • du besoin de protection sociale.

Une simulation personnalisée est l’outil le plus fiable pour comparer.

Certaines charges sont-elles déductibles en micro-entreprise ?

Non. En micro-entreprise, les frais professionnels ne sont pas déductibles. L’administration applique un abattement forfaitaire (34 %, 50 % ou 71 %) qui est censé couvrir les dépenses.

Si vos frais réels dépassent régulièrement cet abattement, le statut de micro-entrepreneur devient moins adapté.

Dois-je payer des cotisations si je ne fais pas de chiffre d’affaires ?

Tout dépend du statut du solopreneur :

  • En micro-entreprise, si vous ne facturez rien, vous ne payez aucune cotisation sociale.
  • En EI au réel ou en EURL, il existe parfois des cotisations minimales ou des appels provisionnels, même avec un résultat faible ou nul.
  • En SASU, si aucun salaire n’est versé, aucune cotisation sociale n’est due (mais aucune protection sociale n’est acquise non plus).

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À propos de l'auteur
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Léonie Barbosa Costa

105 articles publiés

Titulaire d’un double diplôme en conception-rédaction, Léonie souhaite accorder une place majeure à l’écriture dans sa vie professionnelle. Elle rejoint l’équipe en charge du blog et de l’académie, pour faciliter l’accessibilité des contenus du Portail Auto-Entrepreneur.

À propos de l'expert
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Jeanne Escure

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Jeanne accompagne les auto-entrepreneurs depuis 2020. En pilotant une équipe de conseillers spécialisés dans les démarches de post-immatriculation puis une équipe dédiée aux démarches de modification et de cessation d'entreprise elle a développé une expertise certaine sur le sujet.

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