Qu’est-ce que l’e-invoicing ?

10 min
Mis à jour le 26.06.2025

La facturation électronique va bientôt devenir une étape incontournable pour toutes les entreprises y compris les micro-entrepreneurs. À partir de 2026, un nouveau cadre légal imposera progressivement l’utilisation de factures dématérialisées conformes à des formats spécifiques, avec des obligations différentes selon votre situation.

Dans cet article, nous vous expliquons de manière simple et concrète :

  • Ce que sont e-invoicing et e-reporting et ce qui change pour vous ;
  • Les outils à connaître, comme les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) ;
  • Et surtout, comment bien vous préparer dès maintenant

L’essentiel à connaître

La réforme de la facturation électronique, prévue entre 2026 et 2027, impose progressivement à toutes les entreprises françaises – y compris les auto-entrepreneurs – d’émettre, recevoir et transmettre leurs factures au format électronique via une plateforme dédiée.

Les factures papier ou PDF traditionnelles seront ainsi remplacées par un format électronique.

L’objectif est de simplifier la gestion administrative, réduire les délais de paiement, renforcer la lutte contre la fraude à la TVA et faciliter les déclarations de TVA.

En effet, selon le site du service public, le but de la réforme est de «  Lutter plus efficacement contre la fraude à la TVA ; améliorer la compétitivité des entreprises grâce à la dématérialisation. Simplifier, à terme, les obligations déclaratives de TVA grâce au pré-remplissage des déclarations ; améliorer la connaissance de l’activité des entreprises en temps réel. »

Définition

Qu’est-ce qu’une facture électronique ?

Une facture électronique est une facture entièrement dématérialisée : elle est créée, envoyée et conservée sous format numérique. Ce qui la distingue d’un simple fichier PDF ou d’une facture papier, c’est qu’elle contient obligatoirement un ensemble de données structurées, lisibles par les systèmes informatiques. Les expressions “facturation électronique” et “e-invoicing” sont synonymes.

Pour être considérée comme valide, cette facture doit répondre à trois critères essentiels :

  • L’authenticité de l’origine : il doit être possible d’identifier clairement l’émetteur,
  • L’intégrité du contenu : les informations ne doivent pas pouvoir être modifiées,
  • La lisibilité : la facture doit être compréhensible pour les personnes qui la consultent.

Bon à savoir :

Au-delà de la simplification des échanges entre entreprises, la facture électronique jouera aussi un rôle important dans la transmission automatique de certaines données à l’administration fiscale, ce qui facilitera les contrôles et la collecte de la TVA.

Quelle est la différence entre une facture électronique et une facture envoyée par e-mail ?

Une facture électronique, ce n’est ni un simple PDF, ni une facture papier scannée.

Envoyer vos factures par e-mail ou les imprimer ne suffit plus : ce type de document n’est pas conforme aux exigences de la facturation électronique.

Une véritable facture électronique est un document entièrement dématérialisé, depuis sa création jusqu’à sa transmission. Elles sont envoyées et reçues par une plateforme de dématérialisation certifiée (comme un Opérateur de Dématérialisation ou une Plateforme Partenaire).

Cette plateforme se charge de structurer vos factures selon un format informatique normé : UBL, CII ou Factur-X).

Ce format structuré permet aux logiciels (notamment ceux de l’administration fiscale) de lire automatiquement les données (montants, TVA, dates, etc.).

 

Bon à savoir

Ces formats d’e-factures sont lisibles par des machines, pas par des humains.

À l’inverse, un fichier PDF ou une facture envoyée par mail est considéré comme non structuré, donc non conforme.

Deux formats de factures peuvent coexister :

  • Le fichier structuré, en langage informatique (obligatoire pour les transmissions).
  • La version lisible, souvent en PDF, utile pour vos propres archives ou en cas de demande de l’administration.

Quelle est la différence entre l’e-invoicing et l’e-reporting ?

Le e-reporting est une obligation complémentaire à la facturation électronique. Elle concerne les entreprises qui réalisent des opérations commerciales ne relevant pas de l’e-invoicing, comme certaines ventes à des particuliers ou à l’international. Dans ce cas, l’entreprise doit transmettre à l’administration fiscale des informations clés, telles que le montant de la transaction ou le montant de la TVA facturée.

Cette obligation inclut également la transmission des données de paiement pour les prestations de services, afin de garantir un suivi précis de ces opérations.

Concrètement, c’est une étape complémentaire à intégrer dans votre gestion comptable. Elle consiste à transmettre à l’administration fiscale ce qu’on appelle des données de transaction. Ces données comprennent, par exemple, le montant de la TVA facturée ou encore le montant total de l’opération figurant sur vos factures. Cela permet à l’administration de suivre les opérations qui ne sont pas directement couvertes par la facturation électronique.

Lorsqu’il est combiné à l’e-invoicing, l’e-reporting permet à l’administration fiscale d’avoir une vision complète et actualisée de l’activité économique d’une entreprise.

Quelles sont les normes et formats reconnus de facture électronique ?

Trois formats de facturation électronique sont officiellement reconnus, tous conformes à la norme européenne EN 16931 et obligatoires dès 2028 sous forme structurée ou mixte :

  1. UBL (Universal Business Language)

    Un format XML développé par l’organisation OASIS. Il définit précisément les balises, types de données et structures utilisées pour encoder les informations d’une facture, garantissant ainsi leur traitement automatisé.

  2. CII (Cross Industry Invoice)

    Un autre format XML basé sur la spécification UN/CEFACT. Il utilise un modèle de données standardisé pour les échanges internationaux, structurant les informations de facturation de façon uniforme.

  3. Factur‑X (format mixte PDF/XML)

    Une solution hybride franco‑allemande combinant un document lisible (PDF/A‑3) et un fichier XML embarqué au format CII, offrant à la fois une version humaine et une version machine d’une même facture. Plusieurs profils coexistent (MINIMUM, BASIC, EXTENDED) pour répondre à des besoins variables.

Ces trois formats – UBL, CII et Factur‑X – composent le socle minimum de l’e-invoicing. Les plateformes et portails de dématérialisation (comme le PPF ou les PDP) doivent être capables d’émettre, de recevoir et parfois de convertir ces formats au nom des entreprises.

Quelles sont les obligations des micro-entrepreneurs en termes d’e-invoicing et d’e-reporting ?

En tant que micro-entrepreneur vous êtes concerné par la réforme mais vos obligations pourront différer en fonction de la nature de vos clients.

Actuellement, l’émission de factures électroniques n’est obligatoire que dans un cas précis : si vous travaillez avec des clients publics, comme l’État, les collectivités territoriales ou les établissements publics. Cette obligation découle du décret n°2016-1478 du 2 novembre 2016.

Mais les choses vont évoluer prochainement, notamment avec la réforme introduite par la loi de finances pour 2024, qui actualise le calendrier de la généralisation de la facturation électronique.

Le calendrier de la réforme

Pas d’inquiétude : vous disposez encore de temps pour préparer la dématérialisation comptable de votre auto-entreprise.

Pour accompagner les entrepreneurs dans cette transition, l’article 26 de la loi de finances rectificative pour 2022 a établi un calendrier d’application progressif.

À partir du 1er septembre 2026, toutes les factures que vous recevrez dans le cadre de vos activités professionnelles devront vous être transmises sous format électronique. Cette obligation de réception concerne toutes les entreprises, y compris les micro-entreprises. Autrement dit, si vous travaillez avec des fournisseurs, ceux-ci devront vous envoyer des factures dématérialisées, et vous devrez être en mesure de les accepter.

Dès le 1er septembre 2027, les petites et moyennes entreprises assujetties à la TVA devront, à leur tour, émettre des factures électroniques pour leurs clients professionnels (e-invoicing). Elles devront également transmettre certaines données à l’administration fiscale (e-reporting), comme les informations de paiement.

L’ensemble de ces opérations passera par un logiciel de facturation agréé : soit un opérateur de dématérialisation (OD), soit une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), permettant la création et la transmission de factures électroniques conformes.

Dans le cas de cette réforme, deux cas de figure se présentent.

Si vos clients sont des particuliers, des entreprises basées à l’étranger

Dans ce cas vous avez deux obligations.

Obligation 1 - Réception des factures électroniques

Vous devrez être en mesure de recevoir des factures électroniques via une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) à compter du 1er septembre 2026. Cela concerne l'ensemble de vos factures fournisseurs.

Obligation 2 - L'e-reporting

Vous devrez transmettre régulièrement à l'administration fiscale vos données de transaction via une PDP.

Si vos clients sont des professionnels, des associations ou des entités publiques

Dans ce cas vous avez trois obligations.

Obligation 1 - Réception des factures électroniques

Vous devrez être en mesure de recevoir des factures électroniques via une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) à compter du 1er septembre 2026. Cela concerne l'ensemble de vos factures fournisseurs.

Obligation 2 - Émission de factures électroniques

Vous devrez être en mesure d'émettre des factures électroniques via une PDP à compter du 1er septembre 2027.

Obligation 3 - L'e-reporting

Vous devrez transmettre régulièrement à l'administration fiscale vos données de transaction via une PDP également.

En résumé : la dématérialisation arrive progressivement, et vous avez le temps de vous y préparer. Le tout se fera via des plateformes agréées, qui vous permettront de gérer facilement l’émission et la réception de vos factures numériques.

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Quels sont les objectifs de la réforme ?

La mise en place de la facturation électronique obligatoire répond à des objectifs bien précis. Elle s’inscrit dans une démarche de modernisation de l’administration française et vise à renforcer la lutte contre la fraude à la TVA.

Concrètement, cela permet à l’administration fiscale de traiter automatiquement certaines données issues des factures électroniques. Ces données, limitées et encadrées, incluent par exemple l’identité du client, le numéro et la date de la facture, ainsi que son montant. L’idée est d’améliorer la transparence des échanges tout en allégeant les contrôles pour les entreprises en règle.

Comment fonctionnennent les plateformes d’e-invoicing ?

Il existe trois types de plateformes d’e-invoicing : PDP, OD et PPF.

Quel est le rôle principal d’une plateforme d’e-invoicing ?

Une plateforme de facturation électronique assure plusieurs missions essentielles :

  1. Émission et réception des factures au bon format ;
  2. Conversion dans le format exigé par le destinataire ;
  3. Transmission de données à l’administration (e‑reporting) : montant HT, TVA, identifiants… ;
  4. Archivage légal sécurisé sur plusieurs années ;
  5. Suivi des factures et leur statut (émises, reçues, payées)

Quelle est la différence entre PDP, OD et PPF ?

  • PDP (Plateforme de dématérialisation partenaire) : plateforme certifiée et immatriculée par l’État. Celles-ci sont reconnues comme sûres dans la gestion et le traitement des données clients.
  • OD (Opérateur de Dématérialisation) : société privée non immatriculée, qui repose sur une PDP pour assurer la conformité.
  • PPF (Portail Public de Facturation, ex-Chorus Pro) : portail de l’administration.

Information importante :

Le Portail Public de Facturation (PPF) joue un rôle central dans le dispositif de facturation électronique. Il met à disposition un annuaire des entreprises soumises à la TVA et sert d’interface entre les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) et l’administration fiscale. En tant qu’auto-entrepreneur, vous ne serez pas en contact direct avec ce portail, car c’est votre plateforme ou votre prestataire qui s’en chargera pour vous.

Comment se préparer à la facturation électronique ?

Comment choisir sa plateforme de facturation électronique ?

Vous avez deux options possibles pour gérer la facturation électronique de votre auto-entreprise :

  • Choisir une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) : agréée par l’État, elle offre un large éventail de services et peut s’adapter aux besoins spécifiques de votre activité.
  • Passer par un Opérateur de Dématérialisation (OD) : bien qu’il ne soit pas officiellement immatriculé par l’administration, il propose des services similaires en s’appuyant sur une PDP pour assurer la conformité réglementaire.

Que vous choisissiez de passer par une PDP ou un OD, voici les critères à considérer :

  • Immatriculation : assurez-vous qu’elle est officiellement reconnue (uniquement pour les PDP)
  • Fonctionnalités : gestion intuitive, suivi de paiement, tableaux de bord, intégration ERP.
  • Prix et support : évaluez rapport qualité/coût, assistance client.
  • Sécurité et archivage : conformité aux normes, stockage durable

La plateforme du Portail Auto-Entrepreneur

Pas d’inquiétude, nous avons tout prévu pour vous accompagner sereinement dans cette transition.

Notre outil de gestion et de facturation sera parfaitement prêt pour l’entrée en vigueur de la réforme. Il sera officiellement immatriculé comme Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP).

Dès maintenant, vous pouvez nous présélectionner en tant que PDP en remplissant un mandat disponible dans l’onglet "Facturation électronique" de votre espace utilisateur.

Ainsi, le moment venu, vous pourrez créer, envoyer et recevoir vos factures électroniques en toute conformité, sans frais supplémentaires. En utilisant Mon Portail dès aujourd’hui, vous vous assurez une transition fluide et conforme dès le premier jour.

Mon Portail est un logiciel tout-en-un, qui vous permet de :

  • Faire et envoyer des factures conformes
  • Gagner du temps grâce au pré-remplissage de vos coordonnées
  • Créer des devis
  • Générer automatiquement votre livre des recettes et votre registre des achats
  • Contrôler vos dépenses et vos charges

mon portailLa facturation électronique impactera grandement la gestion de l’activité des micro-entrepreneurs.

Mieux s’y préparer dès aujourd’hui permet d’anticiper les évolutions réglementaires tout en gagnant en efficacité.

À propos de l'auteur
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Julie Andrieux

68 articles publiés

Rédactrice spécialiste de l’entrepreneuriat, Julie est doublement diplômée en école de commerce et en géoéconomie et intelligence stratégique. Julie dispose d’une connaissance théorique et pratique de l’entrepreneuriat avec des expériences en tant qu’auto-entrepreneur et en tant que présidente de Start-up.

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