Information importante
Notre experte Jeanne Escure précise "la déclaration peut être effectuée ultérieurement si le conjoint collaborateur le devient plus tard. Il faut alors faire une modification auprès du Guichet Unique".
Tout micro-entrepreneur est en droit d’être épaulé par son conjoint pour le développement de son activité. Cependant, il est obligatoire de déclarer sa participation et de choisir un statut. Pour quelle solution opter ? Quelle est la réglementation du statut de conjoint collaborateur ? Nous répondons à toutes vos questions.
Votre conjoint participe activement à votre activité, que ce soit à titre professionnel ou de manière habituelle ? Il est dans l’obligation de choisir entre le statut de conjoint collaboration ou le statut de conjoint salarié.
En tant que créateur d’une entreprise individuelle, vous êtes dans l’obligation de le déclarer au moment de votre lancement. La démarche se fait directement depuis le site du Guichet unique (et non auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE), comme c’était le cas jusqu’en 2022).
Votre conjoint est alors inscrit sur le registre national des entreprises (RNE).
Si vous n'officialisez pas la participation de votre conjoint, cette pratique sera considérée comme du travail dissimulé (aussi appelé salariat déguisé), ce qui peut entraîner des poursuites judiciaires.
Information importante
Notre experte Jeanne Escure précise "la déclaration peut être effectuée ultérieurement si le conjoint collaborateur le devient plus tard. Il faut alors faire une modification auprès du Guichet Unique".
Pour en savoir plus : Tout ce que vous devez savoir sur le salariat déguisé
Le saviez-vous ?
Il existe un troisième statut : le conjoint associé. Néanmoins, ce statut est impossible en micro-entreprise. Il vous faut créer une société pour bénéficier de ce statut. Ainsi, le conjoint peut détenir des parts sociales dans le capital social de la société.
Pour déclarer la participation de votre conjoint à votre micro-entreprise, vous pouvez l’embaucher de la même façon que n’importe quel autre salarié. Un salaire de minimum 1 801,80 € brut doit alors lui être versé tous les mois et vous devez assumer des charges patronales.
Le coût que représente l’embauche d’un salarié rend ce statut assez peu intéressant pour les micro-entrepreneurs, surtout au vu des plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise. Nous vous conseillons donc plutôt d’opter pour le statut de conjoint collaborateur.
Tout savoir sur les plafonds de chiffre d'affaires pour un auto-entrepreneur
Le conjoint collaborateur est le statut le plus adapté aux contraintes et besoins des micro-entrepreneurs. Mais pour pouvoir y prétendre, plusieurs conditions sont à respecter :
Le saviez-vous ?
Depuis le 1er janvier 2022, le statut de conjoint collaborateur est accessible aux couples en concubinage. Auparavant, vous ne pouviez utiliser ce statut qu’en cas de mariage ou de PACS. Le concubin devait être salarié de votre activité afin de pouvoir déclarer son implication dans l’entreprise.
Votre conjoint collaborateur s’acquitte d’une contribution sociale, lui permettant de percevoir une protection. Ces cotisations sociales sont à verser auprès de l’Urssaf.
En revanche, il ne paie pas de cotisations au titre de l’assurance maladie-maternité, ni des allocations familiales.
Il est possible de souscrire à une assurance volontaire accidents du travail maladies professionnelles auprès de la Cpam.
En cas de revenus faibles, des cotisations minimales doivent être payées pour la retraite de base, l'invalidité-décès, les indemnités journalières et la formation professionnelle.
Information importante
En tant que micro-entrepreneur, vous ne pouvez déduire les cotisations sociales de votre conjoint de votre revenu imposable.
Pour en savoir plus : Tout comprendre sur la protection sociale en auto-entreprise
Si votre conjoint n’est pas salarié, cette possibilité de bénéficier d’une protection sociale est un avantage non négligeable !
Information importante
Depuis 2022, le statut de conjoint collaborateur est limité à 5 années maximum. Au delà de ce délai, il est réputé travailler en tant que conjoint salarié.
La déclaration du conjoint collaborateur peut se faire au moment de la création de la micro-entreprise : une partie du formulaire de déclaration d’activité vous permet de faire la déclaration sans démarche supplémentaire.
La déclaration du conjoint collaborateur peut également se faire après la création de la micro-entreprise, directement en ligne auprès du Guichet Unique qui s'occupe de transmettre la demande à organisme valideur compétent (anciennement Centre de Formalités des Entreprises), à savoir :
À partir du moment où votre conjoint commence à participer à la vie de la micro-entreprise, vous bénéficiez d’un délai de deux mois pour vous mettre en conformité.
Pour en savoir plus : Centre de Formalités des Entreprises (CFE)
Information importante
Comme vous, votre conjoint collaborateur devra s’acquitter de charges sociales. Le paiement se fera tous les mois ou tous les trimestres suivant l’option choisie lors de la création de la micro-entreprise.
Les taux de cotisations sociales sont désormais de :
Pour en savoir plus : Tout comprendre sur les cotisations sociales et fiscales
Mais le calcul ne s’applique pas directement sur l’ensemble de votre chiffre d’affaires. Deux options de calcul vous sont proposées : attention à choisir la bonne pour être sûr de ne pas payer trop de cotisations !
Dans la première option, les cotisations sociales de votre conjoint seront calculées sur la base d’un pourcentage de votre chiffre d’affaires ou une partie des recettes encaissées par le chef d'entreprise.
Type d’activité | Base de calcul | Taux de cotisations sociales |
Activité commerciale ou d’hébergement | 58 % du chiffre d’affaires | 12,3 % |
Activité artisanale et prestation de services BIC | 58 % du chiffre d’affaires | 21,2 % |
Activité libérale hors Cipav BNC | 46 % du chiffre d’affaires | 24,6 % |
Activité libérale à la Cipav | 46 % du chiffre d'affaires | 23,2 % |
Exemple :
Si vous exercez une activité commerciale et que vous déclarez un chiffre d’affaires mensuel de 3 000 €, votre conjoint devra régler 12,3 % de 58 % du chiffre d’affaires, soit 12,3 % x 1 740 € = 214,02 €.
Cette option de calcul permet ainsi à votre conjoint de payer des charges qui sont calculées directement en fonction du chiffre d’affaires.
En d’autres termes, si le chiffre d’affaires est de 0, il ne réglera aucune cotisation sociale.
Avec cette deuxième option, l'Urssaf ne tient pas compte du chiffre d'affaires du micro-entrepreneur, mais se base sur le montant forfaitaire correspondant à son activité.
Notez qu’en 2025, le montant annuel du PASS est fixé à 47 100 € !
Type d'activité | Cotisations sociales | Montant de la base de calcul | Montant annuel des cotisations |
Activité commerciale ou d’hébergement | 12,3 % | 31 400 € | 3 862,20 € |
Prestation de services commerciale et artisanale BIC | 21,2 % | 18 212 € | 3 860,94 € |
Activité libérale | 24,6 % | 13 797 € | 3 394,06 € |
Activité libérale à la CIPAV | 23,2 % | 10 942 € | 2 538,54 € |
Exemple :
Vous exercez une activité libérale hors Cipav et vous déclarez 2 000 € de chiffre d’affaires sur le mois de janvier 2024. L’administration ne prend pas en compte votre chiffre d’affaires pour calculer les cotisations sociales de votre conjoint. Vous devez régler 3 394,06 €.
Afin choisir la meilleure option de calcul pour les cotisations sociales du conjoint collaborateur, il est essentiel d’estimer votre chiffre d’affaires annuel (CA).
Si le montant de votre CA est bas, il est alors plus judicieux d’opter pour l’option A où les cotisations sont calculées proportionnellement à ce dernier. Au contraire, si vous pensez réaliser un chiffre d’affaires important, l’option B permettra de payer un peu moins de cotisations.
Exemple 1 :
Un auto-entrepreneur exerçant une activité commerciale déclare un chiffre d’affaires de 100 000 € sur l’année 2025. Les cotisations sociales réglées par son conjoint collaborateur seront de :
Avec l’option A : 12,3 % de (58 % de 100 000 €) = 12,3 % x 58 000 € = 7 134 €
Avec l’option B : 31 400 x 12,3 / 100 = 3 862,2 €
Dans ce cas, l’option B est clairement plus avantageuse.
Exemple 2 :
Imaginons plutôt que son chiffre d’affaires est seulement de 10 000 €. Son conjoint aura réglé :
Avec l’option A : 12,3 % de (58 % de 10 000 €) = 12,3 % x 5 800 € soit 713,4 €
Avec l’option B : 31 400 x 12,3 / 100 = 3 862,2 €
Quand le chiffre d’affaires est inférieur au montant forfaitaire, il est donc bien plus intéressant d’opter pour l’option A.
Bon à savoir
Seule l’option B, basée sur un calcul forfaitaire des cotisations sociales, permet à votre conjoint d’être sûr de valider vos trimestres de retraite !
En effet, cotiser uniquement sur base du chiffre d’affaires est risqué, puisqu’il faut respecter des seuils précis de chiffres d’affaires pour valider ses trimestres.
Malheureusement non ! Contrairement aux sociétés, l’ACRE n’est pas étendue au conjoint de l'auto-entrepreneur. Il devra régler des taux normaux de cotisations sociales.
L’inscription du conjoint à la micro-entreprise n’affectera pas ses droits à l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi). Le conjoint collaborateur ne percevant pas de rémunération, il peut continuer à percevoir normalement ses indemnités chômage dans la limite de ses droits et s’il continue à activement rechercher un emploi. N’oubliez cependant pas de déclarer ce changement à France Travail.
Pour aller plus loin : Cumul auto-entrepreneur et chômage : tout comprendre
Non. Un micro-entrepreneur est considéré comme seul représentant légal de son entreprise. Par défaut, il est l’unique signataire de documents comme des devis ou factures.
En revanche il peut réaliser des actes de gestion courante au nom de l’entrepreneur (mais pas de prise de décision)
L’une des conditions du statut de conjoint collaborateur est de ne pas percevoir de rémunération : votre conjoint n’aura donc pas à inclure le chiffre d’affaires de la micro-entreprise dans ses revenus.
Envie de lancer votre micro-entreprise accompagné de votre conjoint ? Les équipes du portail Auto-Entrepreneur sont à vos côtés pour gérer vos démarches administratives, de la création à la vie courante de votre activité ! N’hésitez plus et contactez-nous !