
Écrivain public
Historiquement exercée à titre bénévole, la professions d'écrivain public a connu une véritable structuration au fin des années, notamment grâce à l'essor du statut auto-entrepreneur. Véritable interface humaine, l'écrivain public facilite le lient entre les individus en difficulté et les démarches administratives souvent complexes, apportant un soutien à la fois technique, linguistique et social.
Écrivain public micro-entrepreneur : les informations clés
Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) est l'URSSAF
Le code APE est généralement : 96.09Z - Autres services à la personne
Le plafond de chiffre d'affaires à ne pas dépasser est de : 77 700 €
Rémunération mensuelle : de 30 € à 50 € en moyenne de l'heure
Le montant des cotisations sociales à payer est de : 24,6 % de votre CA
Écrivain public : quelles sont ses missions ?
Autrefois utilisée de manière générique, la dénomination "écrivain public" englobait l’ensemble des activités liées à l’aide à l’écriture. Désormais, ce métier recouvre un éventail de compétences diversifiées, que l’on retrouve également dans des professions émergentes ou spécialisées telles que plume littéraire, secrétaire indépendant ou conseiller en communication.
Le saviez-vous ?
Face à la diversité croissante de leurs missions, de nombreux professionnels préfèrent aujourd’hui le titre d’écrivain conseil® à celui d’écrivain public. Cette appellation, déposée, reflète une approche plus large du métier, bien que le terme « écrivain public » reste le plus couramment utilisé.
L’aide sociale et l’accompagnement administratif
Le plus fréquemment, les missions d’un écrivain public sont sociales. Il est la « plume » de ses clients et les aide à résoudre des difficultés liées à l’analphabétisme, l'illettrisme, la complexité institutionnelle ou encore l’illectronisme (impossibilité d’accès aux démarches en ligne).
Interlocuteur de confiance et partenaire complémentaire des travailleurs sociaux, il intervient à travers un large éventail de missions, comprenant :
L’assistance administrative : assistance pour l’ensemble des démarches administratives dématérialisées ou non. Sa mission se rapproche alors de celle des secrétaires indépendants.
- La r
electure-correction : traitement des fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison ainsi que la syntaxe pour assurer une meilleure lisibilité des textes. Sa mission se rapprochera ici de celle des relecteurs-correcteurs.
- Le c
onseil en écriture : grâce à une bonne connaissance du monde de l’édition et du monde universitaire
- Les c
orrespondances : aide à la rédaction des courriers spécifiques comme par exemple une rupture de contrat, mise en relation, recommandation voir une lettre d’amour !
La formation en orthographe et grammaire : remise à niveau en français, mise en place d’un programme adapté individuel ou collectif, accompagnement pour passer le certificat Voltaire (niveau d’orthographe)
La réécriture : simplification des textes pour les rendre plus clairs et percutants sans trahir le style et la pensée des auteurs.
L’aide aux professionnels, étudiants et demandeurs d’emploi
L’écrivain public intervient également dans des domaines très variés. Il peut, par exemple, proposer ses services aux entreprises et aux professionnels : renfort ponctuel au sein des équipes, rédaction de documents administratifs, préparation de conférences de presse, synthèse de réunions, élaboration de courriers, notices d’information, contenus de communication (web ou papier), publi-reportages, ou encore saisie de textes, de listes d’adresses ou de bases de données. Si cette orientation vous intéresse, il peut être judicieux de structurer votre micro-entreprise autour du secrétariat à domicile.
Par ailleurs, l’écrivain public peut accompagner les étudiants dans la rédaction de travaux universitaires, de dossiers de validation des acquis de l’expérience (VAE) ou des études supérieures (VES), de dissertations, ou encore de comptes rendus de lecture.
Enfin, il propose également la conception et la rédaction personnalisée de lettres de motivation et de curriculum vitæ, en s’appuyant sur les informations fournies par ses clients.
Les spécialisations
En tant qu’écrivain public vous pouvez choisir de vous spécialiser en fonction de votre formation et de vos intérêts. Ainsi vous pouvez orienter votre activité vers des services plutôt juridiques et sociaux ou dans une application plus artistique et littéraire de votre métier.
Administratif et juridique
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Accompagnement et exposé de litiges : aide à la rédaction de courriers judiciaires et à la présentation juridique d’un dossier litigieux à destination des avocats ou tribunaux en synthétisant les arguments.
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Accompagnement à l’emploi : aide aux demandeurs d’emploi (rédaction CV et des lettres de motivation, conseils rédactionnels de dossiers, préparation à la présentation orale)
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Discours : maîtrise des techniques spécifiques de la rédaction de discours (objectifs et langage adaptés à celui de votre client et à l’assemblée à laquelle il va s’adresser (entreprise, politique, vie publique, éloge funèbre, remerciement, etc.)
Artistique et littéraire
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Récit de vie et biographie : production des textes qui seront les témoignages des itinéraires de vie (biographie) ou des chroniques historiques sur une entreprise par exemple (monographie).
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Plume littéraire : autrement nommé « écrivain fantôme » ou « écrivain à gage », il est l’auteur anonyme d’un ouvrage signé par un autre, souvent une personnalité célèbre.
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Script Doctor : il propose ses services en tant que spécialiste dans la réécriture et l’amélioration des scénarios.
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Atelier d’écriture : conception et animation d’ateliers d’écriture au sein d’associations, établissements scolaires, maisons de retraite, etc.
Bon à savoir
Si vous choisissez de travailler pour les particuliers, vous serez considéré comme prestataire de services à la personne. Ainsi, vos clients peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt allant jusqu’à 50 % si vous effectuez les démarches nécessaires.
Quelles sont les formations pour devenir écrivain public ?
Une profession non réglementée
La profession d’écrivain public, par nature plurielle, ne fait l’objet d’aucune réglementation spécifique. Aucun diplôme n’est donc requis pour l’exercer. Néanmoins, de nombreux professionnels du secteur sont issus de formations littéraires ou ont une expérience dans l’enseignement, ce qui constitue un atout majeur pour répondre aux exigences du métier.
Les formations spécifiques au métier d'écrivain public
Il existe en effet des cursus qui forment directement au métier d’écrivain public comme la licence professionnelle « Conseil en écriture professionnelle et privée – Écrivain public » délivrée par la Sorbonne Nouvelle (Paris 3) ou la licence professionnelle « Écrivain public et auteur conseil » de l'Université de Toulon. D'autres écoles privées proposent aussi des formations en conseil en écriture.
Il est également possible d'obtenir un agrément délivré par l'Académie des écrivains publics de France qui nécessite de passer des épreuves écrites et orales. Cet agrément requiert un niveau Bac + 2 et permet d'acquérir une reconnaissance des compétences ainsi que le soutien de la part de l'association des Écrivains Publics de France.
Il existe enfin des formations à distance proposées par le CNED et le CNFDI.
Quelles sont les qualités et les compétences d’un écrivain public ?
Ce métier requiert des qualités relationnelles, puisqu’il s'agit le plus souvent d'aider des personnes en difficulté. Attentif et bienveillant, vous conseillez, guidez et restituez une trace écrite respectueuse du récit entendu.
Pour bien exercer ce métier il est important de savoir :
-
maîtriser la langue française et ses subtilités
- faire émerger la parole et l’accueillir avec attention
-
traduire le récit des autres
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inspirer confiance
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faire preuve d’empathie
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décoder l’environnement social et juridique
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s’adapter à ses interlocuteurs, à leurs délais et leurs contraintes
Pour devenir écrivain public, une bonne maîtrise du français n'est pas suffisante. Il faut également être au fait des textes de loi et bien connaître le système institutionnel et les instances administratives, sociales et judiciaires. Parler couramment une langue étrangère est souvent un plus dans les échanges administratifs souvent complexes pour des immigrés.
La maîtrise des outils numériques de communication écrite et de documentation, tels que les applications mobiles, les logiciels spécialisés ou les plateformes en ligne, est également devenue indispensable à l’exercice du métier.
Quelles sont les obligations de ce métier ?
Connaître les limites de vos actions
Votre fonction d’aide à la rédaction inspire confiance et se doit d’être absolument neutre. En tant qu’écrivain public, vous allez être confronté à des situations particulières qui peuvent être techniques et complexes ou qui soulèvent un contentieux. Il est donc conseillé de vous constituer un réseau de professionnels car vous serez amené à travailler régulièrement en relation avec des travailleurs sociaux.
En tant qu’écrivain public, il vous est interdit (sauf agrément) de faire du conseil notarial, comptable ou juridique.
En effet, la loi n°71–1130 du 31 décembre 1971 (consolidée le 1er janvier 2013) indique :
« Les personnes exerçant une activité professionnelle non réglementée pour laquelle elles justifient d'une qualification reconnue par l'État ou attestée par un organisme public ou un organisme professionnel agréé peuvent, dans les limites de cette qualification, donner des consultations juridiques relevant directement de leur activité principale et rédiger des actes sous seing privé qui constituent l'accessoire nécessaire de cette activité ».
La déontologie de l'écrivain public
Bien que la profession ne soit pas réglementée, l’adhésion à des organismes professionnels tels que l’Académie des écrivains publics de France ou le GREC (Groupement des écrivains-conseils®) constitue un véritable gage de professionnalisme. Ces structures ont établi des chartes de déontologie précises, encadrant la pratique du métier. En y adhérant, le professionnel s’engage notamment à respecter la confidentialité des informations recueillies dans le cadre de son activité et à ne pas empiéter sur les champs réservés aux professions réglementées, telles que celles des avocats, notaires ou experts-comptables.
En y adhérant, le professionnel s’engage notamment à :
- Respecter la confidentialité : la confidentialité est un pilier essentiel de la profession. L’écrivain public doit garantir une discrétion absolue concernant les informations et documents confiés par ses clients.
- Préserver les droits d’auteur : la veille à ne pas violer les droits d’auteur lors de la rédaction des textes. Le contenu qu’il produit doit être original et ne pas empiéter sur la propriété intellectuelle d’autrui.
- Faire preuve de transparence sur les tarifs et les délais : il doit clairement informer ses clients des conditions de sa prestation : prix, délais, modalités de livraison, etc.
Les droits d’auteur
En principe, l’écrivain public ne détient aucun droit d’auteur sur les écrits qu’il réalise pour ses clients, ceux-ci étant considérés comme des travaux de commande. Les textes produits leur appartiennent pleinement, sauf disposition contractuelle contraire. Toutefois, en cas de mission spécifique impliquant une création originale de nature littéraire ou artistique, il est possible de prévoir une clause d’attribution de droits ou de mention de paternité, à condition qu’elle soit formalisée par écrit.
Pour en savoir plus : Cumul artiste-auteur et auto-entreprise
Les obligations légales
Vous déclarez votre activité et contractez une assurance en responsabilité civile d’exploitant et si possible professionnelle.
Si vous êtes amené à gérer des bases de données, vous devez vous inscrire à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL).
Vous devez également afficher sur votre site internet, dans votre salle d’attente ou dans votre cabinet :
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les tarifs de vos prestations
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les coordonnées de l’Ordre des notaires, de l’Ordre des experts-comptables et du Barreau compétents sur votre territoire
Le saviez-vous ?
Professeur de français, enseignant en droit ou en langues étrangères, vous pouvez cumuler votre activité de fonctionnaire avec celle d’écrivain public.
Comment bien démarrer son activité d’écrivain public ?
1 - Se faire connaître
La clientèle d’un écrivain public avec le statut auto-entrepreneur est composée de particuliers comme de professionnels.
Certaines de vos prestations sont complémentaires des missions réalisées par les services publics. N’hésitez donc pas à contacter les maires et les responsables territoriaux de votre région pour la mise en place de permanences au sein d’établissements publics et de collectivités (mairie, tribunaux de Grande Instance, prisons, médiathèques, CCAS, universités, etc.).
Faites-vous également connaître des associations et sociétés spécialisées (maison de la solidarité, association d’alphabétisation, CADA, centres d’hébergement, foyers de travailleurs migrants, résidences sociales, pensions de famille, centres d'accueil de demandeurs d'asile, aires d'accueil de gens du voyage, etc.).
Afin de mieux présenter vos prestations, nous vous conseillons de créer votre propre site internet. Vous pourrez par exemple y lister vos compétences et vos tarifs. Pensez également à mettre en œuvre une campagne publicitaire sur des supports qui ont fait leurs preuves tels que le référencement professionnel Google ou les Pages jaunes.
2 - Constituer son réseau professionnel
Il existe autour de 900 écrivains publics déclarés. Il est important dans ce métier de savoir constituer et maintenir un double réseau professionnel : le réseau des écrivains publics et le réseau des professionnels avec lesquels vous serez amené à travailler.
Bien qu’il n’existe pas de code APE spécifique à la profession, les écrivains publics et écrivains conseil ® professionnels se sont regroupés et fédérés. La plupart de ces organismes recensent sur leurs sites leurs membres. C’est également un bon moyen de rester informé sur les actualités de votre métier.
Afin d’offrir une meilleure visibilité à votre micro-entreprise, vous pouvez vous rapprocher de certains d’entre eux :
-
le Groupement national d’écrivains publics formés à la belle écriture (GREC)
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l’Académie des écrivains publics de France (AEPF)
-
le Syndicat national des prestataires et conseils en écriture (SNPCE)
Bon à savoir
Métier de conviction et de passion, la profession d’écrivain public offre une grande richesse humaine et intellectuelle. Comme toute activité indépendante, son lancement peut nécessiter du temps et de la persévérance avant d’atteindre une pleine rentabilité. Il peut être judicieux de prévoir une source de revenus complémentaire au démarrage, le temps de développer sa clientèle et de consolider son activité.
Écrivain public et numérique : quel avenir pour ce métier ?
L’illectronisme est un mot qui a récemment fait son apparition dans la langue française. Il est né de la fracture sociale, de l’augmentation des précarités et de ce que l’on appelle la fracture numérique.
Ce terme indique la difficulté à effectuer les démarches dématérialisées. On parle aussi d’e-exclusion. Les pouvoirs publics ont récemment décidé d’engager la France dans un défi d’inclusion numérique. En effet, depuis 2022, l’État a mis en ligne la totalité des services publics.
Les écrivains public peuvent également avoir un rôle à jouer dans cet accompagnement des personnes en difficultés face aux démarches en ligne. Ancré dans une longue tradition, le métier d’écrivain public trouve aujourd’hui une nouvelle pertinence. À l’heure de la dématérialisation, des enjeux migratoires et des tensions sociales, il demeure un acteur essentiel du lien social, en apportant un soutien concret, humain et accessible à ceux qui en ont le plus besoin.
Si vous aimez écrire, êtes proche des autres et souhaitez exercer un métier utile et au service d’autrui, c’est le moment de vous lancer et ouvrir votre micro-entreprise !