Vous êtes micro-entrepreneur et souhaitez développer votre business et votre entreprise pour vendre à l’étranger ? Vous lancer sur un nouveau marché demande quelques préparatifs. Étudier les opportunités à l’étranger, trouver un partenaire local ou encore comprendre les usages du pays sont des étapes nécessaires pour anticiper l'expansion de votre entreprise à l'international, de même que vous renseigner sur les formalités auxquelles vous devrez vous soumettre. On vous donne tous nos conseils et des idées de stratégie pour vous lancer sereinement, quel que soit le pays ou le marché visé, mais aussi l'activité exercée avec votre micro-entreprise !
Avant de vous lancer dans ce nouveau territoire qui vous fait tant rêver, avez-vous vérifié qu’il sera vraiment adapté à votre activité et à votre projet ?
Pour vous donner une idée de l’état du marché local et de son appétence pour vos services ou produits, vous pouvez dans un premier temps vous renseigner sur ce que propose la concurrence sur place. Est-elle nombreuse et en expansion ou forte croissance ? Quel concurrent possède le plus de parts de marché ? Propose-t-elle exactement les mêmes services et produits que vous ? À quel prix ? Grâce à quels réseaux ? Avec quelle stratégie ? Existe-t-il des plateformes et des lieux où les professionnels de votre secteur se rassemblent ?
Vous pouvez aussi orienter vos recherches sur les moyens de publicité et les canaux de communication utilisés (publicité papier et web, compte Instagram, page Facebook...). La curiosité n'est jamais un vilain défaut si elle vous permet de préciser votre stratégie marketing et d’adapter votre business plan en fonction du marché local !
En fonction des différents pays, territoires, marchés et endroits où vous projetez d’étendre les activités de votre entreprise, notez scrupuleusement en amont les avantages et les inconvénients que vous observez pour votre projet à l’international.
Si vous pensez à ouvrir une boutique ou un point de vente, quel serait le quartier ou la ville qui correspondrait le mieux à votre image de marque, à votre stratégie commerciale, à vos produits, tout en rentrant dans votre budget ? Si vous comptez collaborer avec des clients à l’étranger, quels sont les problèmes pratiques à anticiper ?
Ne perdez pas de vue qu’un avantage pour les uns peut s’avérer être un inconvénient pour les autres. Par exemple, travailler depuis la France avec vos clients au Canada vous demandera sûrement de devoir planifier des réunions en pleine nuit en raison du décalage horaire!
Chaque pays possède ses propres codes culturels et sa façon de travailler. Horaires de travail, ton et usages professionnels, stratégies de démarchage, habitudes de négociation commerciales etc. Ne pas porter attention à ces référents culturels pourrait froisser vos partenaires et vos clients et ainsi vous faire manquer votre cible.
Le saviez-vous ?
Les petits détails de votre comportement physique ou verbal peuvent avoir leur importance à l’étranger. Vous avez l’habitude de lever le pouce pour affirmer votre accord ? Sachez qu'en Iran, ce geste sera considéré comme déplacé, voire insultant.
La force du réseau n’est aujourd’hui plus à démontrer et avoir un contact privilégié avec un partenaire local peut vous être d’une grande aide. Vous pourrez aussi profiter des conseils et du réseau de votre partenaire pour développer votre entreprise. Si votre partenaire est par ailleurs impliqué dans votre chaîne de production ou dans votre offre de service (fournisseur, intermédiaire, revendeur...), ce sera un argument de plus pour montrer à vos clients et prospects que votre implantation locale vous tient à cœur.
Pensez large : associations, entreprises, et réseaux de freelances sont autant de potentiels alliés business !
Plus informels que des partenaires professionnels, les groupes Facebook d’expatriés sont aussi un bon moyen de rencontrer des Français ou des francophones installés dans le pays. Faisant souvent preuve d’une belle solidarité, ces groupes sont des mines d’informations pour récolter bons plans et conseils (démarches administratives, particularismes locaux, points de tension) mais aussi des opportunités de travail !
N’hésitez pas à rejoindre ces communautés et posez toutes vos questions quant à votre possible développement sur leur territoire de résidence.
Inévitablement, travailler pour des clients étrangers nécessite que vous soyez capable de communiquer avec eux. Si vos derniers souvenirs de pratique de l’anglais remontent au lycée, il serait intéressant de penser à vous remettre à niveau !
Par ailleurs, l'exercice de votre activité requiert l’usage de mots techniques, formels et précis, que ce soit pour écrire vos mails, répondre à une offre ou encore démarcher de nouveaux clients. Veillez donc à ce que votre remise à niveau couvre également le champ professionnel, afin de vous faire comprendre rapidement et sans risque de malentendu. Une pratique régulière, qui vous oblige à parler à l’oral vous fera progresser rapidement et facilitera votre intégration à l’international.
Si en plus de l’anglais, vous maîtrisez quelques bases de la langue du pays, cela montrera à vos prospects, clients et partenaires, votre intérêt pour leur culture et vous partirez déjà avec un capital sympathie !
Faire l’effort de parler la langue du pays peut vous permettre de tisser un lien particulier avec vos relations professionnelles et vous donner ce petit quelque chose que les autres n’ont pas ! Notez aussi le fait que, dans certains pays et hors des grandes villes, l’anglais est moins bien maîtrisé. Pensez donc à vous renseigner au préalable afin d’anticiper au mieux la situation.
Une option possible : vous pouvez vous inscrire sur la plateforme Lingueo pour apprendre près d’une vingtaine de langues, dont l’anglais, le coréen, mais aussi l’hindi et la langue des signes !
Frais d’implantation, frais administratifs, frais de transport, frais de douane ou frais de dernière minute, mieux vaut ficeler votre budget avant de vous développer à l’international !
Pour anticiper au mieux, vous pouvez réaliser un rétroplanning des différentes étapes du développement de votre entreprise : découpez chaque étape précisément et estimez-en le coût concret. Notez les possibles frais et investissements et ajoutez toujours une marge de sécurité !
En micro-entreprise, il est obligatoire d’émettre des factures conformes pour vos clients. Papier ou fichier pdf : le format est libre, tant qu’elles contiennent une série de mentions obligatoires. Ça, vous le savez déjà !
Si vous émettez des factures en dehors du territoire national, une nouvelle obligation s’applique à votre comptabilité : le « e-reporting ». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Dès le 1er janvier 2026, vous devrez transmettre à l’administration fiscale des informations concernant les opérations commerciales effectuées avec vos clients particuliers ou professionnels. Il s’agit par exemple du montant de l’opération effectuée ou de la TVA, si vous en êtes redevable.
Autre nouveauté : pour transmettre ces informations (« e-reporting »),il est obligatoire d’utiliser une plateforme certifiée de dématérialisation. Vous avez le choix d’adopter le portail public de facturation (Chorus Pro) ou une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP).
Vous êtes perdu ou avez besoin de plus d’informations ? Pas de panique, anticipez ces changements grâce à notre article complet sur la facturation électronique obligatoire.
Information importante
Vous facturez des entreprises sur le territoire français (opérations domestiques) ? En 2026, vous serez dans l’obligation de recevoir des factures électroniques et en 2027 de les emettre. Attention, il ne s’agit pas de factures numérisées envoyées par mail : il vous faudra également passer par une plateforme certifiée de dématérialisation.
Si vous êtes redevable de la TVA et que vos nouveaux clients sont en Union européenne, vous devrez vous munir d’un numéro de TVA intracommunautaire. Si vous êtes en franchise en base de TVA, ce numéro n’est obligatoire que si vous proposez ou achetez des prestations de service ou que vous réalisez plus de 10 000 € de vente de biens par an.
Pour aller plus loin : Tout ce qu’il faut savoir sur la TVA intracommunautaire
Mais à quoi sert-il ? Le numéro de TVA intracommunautaire permet tout simplement d’identifier votre entreprise dans les échanges au sein de l’UE. Plus concrètement, il vous permet de ne pas payer de TVA en Europe si vous n’y êtes pas soumis en France (franchise en base de TVA) ou bien d’en faciliter le paiement et le remboursement si vous y êtes soumis.
Une fois obtenu, ce numéro doit obligatoirement être mentionné sur toutes vos factures pour des clients hors de France.
Sachez que si vous achetez et vendez des prestations de services à un professionnel membre de l’UE, vous avez également l’obligation de faire chaque mois une Déclaration Européenne de Services (DES).
Pour en savoir plus : Import / export dans l’Union européenne : les formalités
Bon à savoir
Vous travaillez avec des clients en Grande-Bretagne ? Avec le Brexit, vos transactions ne sont plus soumises à la TVA intracommunautaire, mais bien à la TVA britannique.
Développer son activité à l’étranger est une aventure ! Pour l’appréhender de la meilleure manière, n’hésitez pas à solliciter des organismes qui pourront vous fournir des informations importantes, aiguiller votre stratégie et entreprendre une partie des démarches avec vous. Vous pouvez par exemple vous tourner vers la BPI France ou votre CFE.
Les conseillers du Portail Auto-Entrepreneur, spécialistes de l’auto-entreprise, peuvent également répondre à toutes vos questions ainsi que vous épauler dans vos démarches administratives pour l'internationalisation de votre activité.
Vous avez désormais de nombreuses pistes pour anticiper et préparer votre développement à l’international !
Vous avez encore des questions ? Nos conseillers sont à votre disposition pour vous aider et vous guider pas à pas dans les démarches. N’hésitez pas à nous contacter !
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Rédactrice spécialiste de l’entrepreneuriat, Julie est doublement diplômée en école de commerce et en géoéconomie et intelligence stratégique. Julie dispose d’une connaissance théorique et pratique de l’entrepreneuriat avec des expériences en tant qu’auto-entrepreneur et en tant que présidente de Start-up.
