Depuis cinq ans, une erreur s’est discrètement glissée dans les statistiques de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Elle est aujourd’hui débusquée : la répartition entre les créations de micro-entreprises et entreprises individuelles « classiques » était erronée ! Elle est aujourd’hui revue à l’avantage des auto-entrepreneurs.
Près de 20 % d’auto-entreprises de plus !
Ce 16 septembre 2020, l’INSEE a annoncé avoir corrigé une erreur qui affecte les statistiques de création d’entreprises depuis 2015. Elle concerne les créations d’auto-entreprises et entreprises individuelles classiques : les premières ont été sous-estimées, les secondes surestimées.
En chiffres, qu’est-ce que cela signifie ?
- Le nombre de créations d’auto-entreprises (ou micro-entreprises) a été largement sous-estimé : ce ne sont pas 368 000 mais 520 000 micro-entreprises qui ont été créées entre 2015 et 2019 !
- La part des auto-entreprises parmi toutes les créations d’entreprises passe donc de 47 % à 64 % !
- Au contraire, le succès des entreprises individuelles dites « classiques » est minoré. Au lieu des 210 000 annoncées, elles sont en réalité seulement 77 000 à avoir réellement été créées.
- Le nombre total d’entreprises créées reste le même (815 000) et les statistiques concernant les sociétés ne sont pas non plus impactées.
On récapitule : sur un total de 815 000 entreprises, tous types confondus, l’INSEE vient de s’apercevoir que 520 000 d’entre elles sont des auto-entreprises. Vous réalisez l’ampleur du phénomène ? Les micro-entreprises représentent en réalité plus de la moitié de toutes les entreprises créées : 63,8 % plus exactement.
Au départ : une erreur de classification
Mais d’où a pu provenir une telle confusion ? Eh bien, pas tout à fait de l’INSEE mais plutôt de certains Centres de Formalités des Entreprises (CFE). Depuis la loi Pinel du 18 juin 2014, un plus grand nombre de CFE traite les demandes d’immatriculations pour des activités artisanales et commerciales. Problème : lors de la transmission des liasses déclaratives à l’INSEE, la différence entre auto-entrepreneur et entrepreneur individuel n’était pas toujours faite par les CFE. En clair, cela fait cinq ans que certaines micro-entreprises sont considérées par mégarde comme des entreprises individuelles classiques dans les statistiques de l’INSEE. D’où une sous-estimation de celles-ci.
Pour vous, les auto-entrepreneurs, quelles en sont les conséquences concrètes ?
- Dans votre quotidien, cela n’a aucun impact sur vous : vous pouvez continuer sereinement votre activité !
- Pour les curieux : les chiffres des créations d’entreprise pour septembre, octobre, novembre et décembre 2020 ne seront disponibles qu’en 2021.
À l’heure actuelle, la cadence bat son plein pour les fonctionnaires de l’INSEE. Pendant qu’ils s’évertuent à corriger les statistiques incorrectes, des consignes ont été envoyées aux différents CFE. L’objectif : éviter les erreurs dans les nouveaux dossiers d’immatriculation. Par conséquent, l’INSEE ne publiera pas ses statistiques mensuelles de créations d’entreprises jusque décembre 2020. Il faudra attendre le début de l’année 2021 pour des statistiques complètes et impeccables ! D’ici là, un peu de patience vous sera nécessaire.
Record toujours battu en août pour les auto-entrepreneurs
Si les statistiques ont bel et bien été modifiées, le temps était déjà au beau fixe pour les micro-entrepreneurs. Ces rectifications ne font que confirmer cet engouement et la hausse de chiffres de créations d’auto-entreprises depuis 2015. Cet élan a atteint des sommets en août 2020 avec plus de 82 000 auto-entreprises immatriculées, soit 0,4 % de plus qu’en juillet.
Pourquoi tant de personnes choisissent ce statut ?
- Il est ouvert à toute personne domiciliée en France
- Les démarches de création sont simplifiées
- La comptabilité est allégée
- Votre montant de cotisations sociales est proportionnel à votre chiffre d’affaires (si vous gagnez 0 €, vous payez 0 €)
Quelques obligations sont tout de même de rigueur (ne pas dépasser un certain plafond de chiffre d’affaires, le déclarer chaque mois ou chaque trimestre, tenir un livre des recettes, régler ses cotisations sociales...).
Vous l’avez compris, le succès phénoménal de l’auto-entreprise (ou régime de la micro-entreprise) dépasse toute attente. Plus qu’une tendance, ces chiffres sont la preuve de l’appétence des Français pour l’aventure entrepreneuriale. Après plus de 12 ans d’existence, ce statut se révèle donc particulièrement adapté aux évolutions actuelles du marché du travail : plus de flexibilité et moins de charges administratives, fiscales et sociales.
Vous n’êtes pas encore auto-entrepreneur mais souhaitez tenter l’aventure ? Pour passer le cap, notre équipe d’expert vous accompagne dans toutes vos démarches de création, en plus de vous offrir des outils de gestion quotidienne de votre auto-entreprise. N’hésitez pas à nous contacter !